Babors: Les chiffres de Said Bey

BABORS: Les chiffres de Saïd Bey

El Watan, 11 octobre 2003

L’armée est enfin sortie de son mutisme après le ratissage entamé le 11 septembre dernier. Ainsi, le général major Saïd Bey, commandant de la 5e région militaire, a organisé, hier, au niveau du poste de commandement avancé des Babors, un point de presse avant de permettre aux représentants de la presse nationale de faire une virée au cœur de cette forêt boisée et de visiter un des cent refuges démolis par les unités de l’armée, qui maîtrise parfaitement la situation sur ces monts désormais habitables après que les habitants d’El Djouada, Benibazaz et Ajman (Jijel) eurent quitté les lieux depuis des années.

Quarante-huit heures après la déclaration de M. Zerhouni, ministre de l’Intérieur, ayant, à partir de Bordj Bou Arréridj, fait état de 33 terroristes abattus, le chef de la 5e région révèle aux journalistes d’autres chiffres revus à la baisse. Pour le général major supervisant cette opération d’envergure qui est, selon lui, toujours inachevée, le bilan est de 10 terroristes abattus, 28 autres capturés, 25 femmes et 81 enfants délivrés des mains de ces hordes terroristes, dont la plupart a écumé la région depuis 1993-1994, et ce, sous la bannière des katibat El Feth et Essouna. Cette dernière, dont l’effectif oscille entre 17 et 30 terroristes, est totalement décimée. Ce bilan provisoire relève par ailleurs qu’un lot de 29 fusils de différents calibres, des munitions, du matériel et des produits de fabrication d’explosifs, des moyens de transmission et six groupes électrogènes ainsi qu’une quantité impressionnante de vivres et de médicaments et d’autres articles ont été récupérés. Les forces de sécurité déplorent, selon le bilan officiel, 2 décès et 11 blessés. On nous fait par ailleurs savoir qu’il se trouve parmi les capturés cinq dangereux émirs, dont un ex-sous-lieutenant des transmissions radié, nous dit-on, avant qu’il n’ait rejoint ces criminels. L’on a pu s’approcher de 4 d’entre eux, à savoir Youcef Boubatache alias Abou Abderrahmane, Madi Abdeslem alias Sayah (fabricant d’explosifs), Souilah et Abou Tourab. Questionnés par les journalistes, ces criminels n’avaient vis-à-vis de leurs sinistres forfaits et passé aucun remords. Le général major a par ailleurs indiqué que 3000 hommes sont engagés dans cette opération. D’importants moyens de blindés, des transmissions et l’aviation ont été déployés qui ont, selon des militaires approchés en aparté, enregistré des résultats probants autres que les chiffres officiels donnés… Nous y reviendrons.

Par Kamel Beniaïche