Al Qaîda, un «produit» made in USA, selon Hillary Clinton

Terrorisme

Al Qaîda, un «produit» made in USA, selon Hillary Clinton

El Watan, 27 janvier 2013

Etonnante et même détonante cette révélation faite vendredi dernier par la désormais ex-secrétaire d’Etat américaine aux Affaires étrangères, Hillary Clinton, devant le Congrès.

En effet, accablée de critiques sur la faillite sécuritaire qui avait provoqué la mort de l’ambassadeur américain à Benghazi, Mme Clinton a d’abord accusé le coup avant de lâcher sa «bombe». «Souvenons-nous que les gens contre qui nous nous battons aujourd’hui, nous les avons créés il y a 20 ans.» Et d’ajouter : «nous l’avons fait pour faire face aux Soviétiques qui avaient envahi l’Afghanistan de peur qu’ils ne dominent l’Asie centrale.» Mme Clinton précisera aussi que le président Reagan, en accord avec le Congrès dominé par les démocrates, avait même ordonné qu’on «importe» des «extrémistes d’Arabie Saoudite et leur mouvement wahhabite».

Elle a souligné également que les Etats-Unis ont chargé les services secrets du Pakistan (ISI) de recruter des moudjahidine qui luttaient contre le gouvernement communiste de Najibullah à Kaboul. Et la secrétaire d’Etat de dire la vérité toute crue : «A l’époque, on disait que ce n’était pas un mauvais investissement puisqu’on en avait fini avec l’Union soviétique. Mais soyons prudents avec ce qu’on a semé par ce que nous allons le récolter.» Clinton poursuit l’histoire jusque-là secrète de la liaison dangereuse des USA avec «l’embryon» d’Al Qaîda, en précisant : «Nous avons dit aux militaires pakistanais, débrouillez-vous avec les missiles (sol-air) Stringer qu’on a laissés un peu partout dans votre pays et les mines disséminées tout au long de la frontière. Nous avons donc arrêté de traiter avec l’armée pakistanaise et l’ISI.

Et nous devons maintenant compenser tout ce temps perdu», conclut Hillary Clinton dans ce qui a l’air d’être son baroud d’honneur face à un Congrès qui lui cherchait noise. Tout compte fait, et au-delà de cette explication américano-américaine, on retiendra de ce rare moment de vérité au Congrès que les histoires pas très croyables qui circulent sont parfois d’une véracité cinglante. Si tout le monde doutait un peu des origines d’Al Qaîda, on sait désormais qu’elle est un enfant légitime de la CIA et donc un pur produit «made in USA». C’est bon à savoir et cela vaut beaucoup mieux de l’entendre de la bouche d’un responsable américain.

Hassan Moali