Le blogueur Merzoug Touati de nouveau devant le juge d’instruction

INCARCÉRÉ À LA PRISON D’OUED-GHIR (BéJAïA)

Le blogueur Merzoug Touati de nouveau devant le juge d’instruction

Liberté, 4 octobre 2017

Incarcéré depuis le 18 janvier dernier à la prison d’Oued-Ghir et en grève de la faim depuis 21 jours, le blogueur Merzoug Touati a été de nouveau présenté hier devant le juge d’instruction près le tribunal de Béjaïa pour “audition”, apprend-on auprès de sa mère.
C’est une mère éplorée qui s’est présentée à notre bureau pour nous faire part de sa douleur suite à l’emprisonnement de son fils. “Mon fils est de nouveau en grève de la faim depuis le 13 septembre dernier et son état de santé se dégrade de plus en plus. Aujourd’hui (hier, ndlr), il a été présenté, pour la troisième fois depuis son arrestation, devant le juge d’instruction, mais vu son état de santé, il ne pouvait répondre aux questions du juge”, nous a-t-elle déclaré la gorge nouée.
Et d’ajouter que “mon fils refuse de mettre fin à sa grève de la faim même au prix de sa vie tant qu’on n’ouvre pas son procès”. “Nous, sa famille, demandons l’ouverture de son procès et la convocation des témoins cités dans son dossier d’instruction”, réclame sa mère.
Contacté par nos soins, l’un de ses avocats, Me Hamaïli Boubaker-Essedik, nous a confirmé que son client a été présenté, hier, devant le juge d’instruction. “Il a été présenté devant le juge, mais vu son état de santé physique et moral, en grève de la faim depuis 21 jours maintenant, il ne pouvait pas répondre aux questions du juge. J’ai demandé au juge de reprendre les PV des deux auditions précédentes.”
Le blogueur et la défense, signale au passage Me Hamaïli, demandent toujours l’audition des témoins cités dans son dossier et sa liberté provisoire ou sa mise sous contrôle judiciaire. Notre interlocuteur signalera qu’il a introduit de nouveau une demande de mise en liberté provisoire lorsque sa première demande a été rejetée. S’agissant de la plainte déposée par la famille du blogueur contre le journal Ennahar pour “divulgation de secrets d’instructions judiciaires”, Me Hamaïli signale que la procédure sera entamée incessamment par le juge d’instruction conformément à l’article 72 du code de procédure pénale.

L. OUBIRA