Bouteflika l’a nommé ce dimanche : Medelci à la tête du Conseil constitutionnel

Bouteflika l’a nommé ce dimanche : Medelci à la tête du Conseil constitutionnel

par Moncef Wafi, Le Quotidien d’Oran, 17 septembre 2013

Alors que l’opinion publique, aiguillée par des articles de presse, s’attendait à voir ou Mohamed Charfi ou Kaddour Berradja à la tête du Conseil constitutionnel, à la surprise générale, c’est l’ancien ministre des Affaires étrangères qui a été nommé en remplacement de Tayeb Belaïz appelé, lui, à la tête du département de l’Intérieur et des Collectivités locales.

Une décision qui est tombée ce dimanche conformément à l’article 164 de la Constitution qui stipule que « le président de la République désigne, pour un mandat unique de six ans, le président du Conseil constitutionnel ». Cette désignation vient à contre-pied des pronostics engagés quant à la succession de Belaïz puisque les noms de l’ancien ministre de la Justice, Garde des Sceaux et de l’actuel président de la Cour suprême avaient été avancés pour occuper ce poste ô combien important. Pourtant, pour les observateurs les plus avisés, la rencontre de Bouteflika avec son Premier ministre accompagné de Mourad Medelci, quelques heures seulement après le dernier remaniement ministériel, présageait de l’accomplissement d’une mission pour celui qui est considéré comme étant proche du clan présidentiel. Si le nom de Charfi a été cité, sa nomination restait, par contre, très hypothétique dans la mesure où l’homme s’est distingué par une conduite de dossiers épineux comme les scandales liés à la gestion des affaires de Sonatrach, loin des standards classiques connus, ou encore le dossier du mouvement des magistrats. Le chef l’Etat sait pertinemment que la présence d’un homme fidèle à ce poste peut le prémunir d’une mauvaise surprise comme ce fut le cas lors de son accident vasculaire cérébral.

On se rappelle que nombre de voix s’étaient élevées pour demander l’application de l’article 88 de la Constitution et la destitution de Bouteflika pour maladie. En effet, le Conseil constitutionnel, magistrature suprême de la République, peut à tout moment, rejeter une loi et peut également demander au président de la République de nommer un nouveau Premier ministre en cas de crise politique. C’est dire toute l’importance de cette institution où des hommes du président se sont succédés à sa tête depuis son intronisation en 1999. Le Conseil constitutionnel est composé de neuf membres : trois, désignés par le président de la République dont le président, deux élus par l’Assemblée populaire nationale, deux autres par le Conseil de la Nation, un élu par la Cour suprême et un autre élu par le Conseil d’Etat.