Les interrogatoires de police seront filmés

FAROUK K’SENTINI L’A RÉVÉLÉ HIER

Les interrogatoires de police seront filmés

Le Soir d’Algérie, 21 juin 2015

Des caméras de surveillance seront installées à l’intérieur des commissariats de police, a indiqué, hier, le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’Homme (CNCPPDH), lors de son passage hier au forum du journal DK News. Une mesure que le conférencier a hautement saluée.

Abder Bettache – Alger (Le Soir) – Selon le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’Homme, «c’est le directeur général de la Sûreté nationale, M. Abdelghani Hamel, qui m’a fait part de cette décision, lors d’un récent entretien que j’ai eu avec lui».

En évoquant cette question, M. Farouk K’sentini a répondu à l’épineuse question de la présence des avocats lors de l’audition des présumés accusés par la police judiciaire. «Je ne vois pas la nécessité de la présence de l’avocat devant les enquêteurs de la police judiciaire. Mais il y a une alternative à cette demande légitime. J’ai discuté récemment avec le directeur général de la Sûreté nationale et il m’a informé que la Direction générale de la Sûreté nationale compte installer prochainement des caméras de surveillance à l’intérieur des commissariats de police. Ainsi, tout sera filmé à l’intérieur des commissariats de police, soit depuis l’entrée de la personne concernée jusqu’à sa sortie du commissariat», a soutenu l’invité du forum du journal DK News.

Et pour appuyer ses propos, M. Farouk K’sentini cite le cas de l’Espagne, «où le gouvernement a pris la décision d’installer des caméras à l’intérieur des commissariats de police, des brigades de gendarmerie et dans les tribunaux. A la fin de chaque étape, l’avocat dispose d’un CD, dans lequel tous les faits sont mentionnés».
Par ailleurs, l’autre point évoqué par l’avocat est celui relatif au procès de l’affaire Khalifa Bank. Selon M. Farouk K’sentini, «toutes les conditions pour un bon déroulement du procès ont été réunies. Si j’ai un commentaire à faire, je dirai que je plaide pour un verdict conforme à la loi. Je ne cherche ni la condamnation ni la relaxe. Mais je souhaite que le verdict qui sera prononcé dans cette affaire soit conforme et respectueux de la loi».

Questionné sur l’absence de certains ministres au procès, en leur qualité de témoins et actuellement en exercice, le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’Homme dira qu’en «terme de droit tout le monde est égal devant la loi. La présence d’un témoin au procès permet à toutes les parties concernées de lui poser la question pour faire éclater la vérité. Maintenant, il relève de la compétence du président du tribunal criminel, conformément à la loi, d’exiger la présence du témoin en question à l’audience ou alors se contenter de son témoignage tel que contenu sur un P-V après sa déposition devant le juge instructeur. Lors du procès de 2007, tous les ministres même ceux en exercice ont répondu présents à la convocation qui leur a été adressée par le juge et ont ait état de leur témoignage», a expliqué celui qui était constitué dans cette affaire en 2007.
Le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’Homme conclut son intervention en plaidant pour l’ouverture des représentations de sa structure au niveau de toutes les wilayas : «Toutes les demandes introduites auprès des responsables des wilayas n’ont connu aucune suite favorable.»

«Un seul wali nous a promis mais il n’a pas tenu ses engagements. La question des droits de l’Homme est une question nationale. Tout le monde est concerné», a-t-il affirmé.
A. B.