Justice: La situation toujours bloquée à Constantine

Justice: La situation toujours bloquée à Constantine

Le Quotidien d’Oran, 11 décembre 2008

par A. Zerzouri Le mouvement de protestation des robes noires se poursuit dans un climat de profond malaise qui couve à la cour de Constantine. Hier, au troisième jour de l’Aïd, le dénouement de la crise n’était pas au rendez-vous de cette journée propice, pourtant, au règlement des conflits.

Les avocats campent sur leur position, attendant un signe de la part des autorités judiciaires locales pour traiter les points de désaccord ayant entraîné cette protesta, dont l’incident survenu au tribunal correctionnel de Ziadia, où un magistrat a fait appel à la force publique pour expulser de la salle des audiences un avocat après un accrochage verbal entre les deux concernés, et cette convocation de 25 avocats devant le parquet suite à des plaintes de citoyens.

«Le droit de la défense est bafoué, nous dira maître Baghdadi Terai Fatiha, déléguée régionale de la commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l’Homme (CNCPPDH), et par-delà c’est le droit du justiciable à se faire assister par un avocat, condition nécessaire pour tout procès qui se veut équitable, qui se trouve en souffrance». Elle ne manquera pas de plaider «pour l’ouverture d’un dialogue afin de débloquer la situation et préserver les droits des détenus». Mais rien ne semble, pour le moment en tout cas, indiquer qu’un arrangement des choses soit en vue. Pire encore, ce boycott des avocats de Constantine, lancé le 29 novembre dernier, est vraisemblablement rattrapé par une autre contestation d’envergure nationale qui se profile à l’horizon.

La grogne des robes à propos de la loi portant exercice de la profession d’avocat qui doit, dans peu de temps, être présentée en Conseil des ministres et qui «ne fait pas l’unanimité au sein de la corporation, qui rejette catégoriquement plusieurs de ses articles et dénonce, d’une manière globale, leur marginalisation dans l’élaboration de ce statut».