Les banques publiques décentralisent : Coup de pouce aux micro-entreprises du Sud

Les banques publiques décentralisent : Coup de pouce aux micro-entreprises du Sud

par Moncef Wafi, Le Quotidien d’Oran, 3 juin 2013

S’inscrivant en droite ligne du programme gouvernemental spécial Sud, les banques publiques ont décidé de réduire les délais de traitement des dossiers des jeunes chômeurs et surtout d’accélérer la prise de décision interne en donnant plus de prérogatives à leurs agences bancaires installées dans les wilayas du Grand Sud.

Une décision éminemment politique puisque la finalité de cette opération est de chercher à trouver, dans l’urgence, des solutions efficientes aux deux grands problèmes que vivent les populations «sudistes», l’emploi et le logement, autant dire tous les Algériens. En avril dernier, et pour accélérer la cadence de ce processus, le Premier ministre avait ordonné de lever toutes les contraintes freinant l’essor de la micro-entreprise dans les wilayas du Sud. Abderrezak Trabelsi, le délégué général de l’Association des banques et établissements financiers (ABEF), et dans une déclaration à l’APS, a expliqué que cette démarche tend à accompagner de façon efficace et rapide les mesures de soutien de l’emploi dans ces régions défavorisées. Pour ce faire, les différentes banques publiques devront ainsi désigner, dans chaque agence, une personne qui devra s’occuper exclusivement du suivi des jeunes chômeurs et les informer sur les détails du dispositif du gouvernement en matière de soutien de l’emploi. Cette décision est prise également pour se conformer aux instructions données aux institutions bancaires par le ministre des Finances, Karim Djoudi, en avril dernier, de s’engager dans un certain niveau de décentralisation de la prise de décision bancaire. Le ministre avait notamment laissé l’initiative aux banques en leur conseillant «d’aller vers un niveau de décentralisation de la décision plus élevé et compatible avec la configuration de son réseau». Les responsables de ces banques ont donc été priés d’investir davantage le terrain en se déplaçant personnellement dans les agences du sud du pays «pour assurer une prise en charge effective des mesures prises», a encore suggéré M. Djoudi. Cette décentralisation est d’autant plus la bienvenue qu’elle permet aux banques concernées d’améliorer principalement leur contribution aux dispositifs Ansej-Cnac dans les wilayas du Sud. Elle fait également partie d’un dispositif urgent de soutien aux micro-entreprises, de recrutement et d’amélioration de la qualité de la main-d’œuvre locale à travers la diversification et l’intensification de l’offre de formation présentée par les banques en présence. Rappelons que, suite aux différents mouvements de protestation menés par les chômeurs du sud du pays, le gouvernement a décidé d’un plan Marshall en réponse à la colère et la détermination des contestataires. Le mouvement, qui s’est généralisé à plusieurs wilayas du Sud, a amené les plus hautes autorités de l’Etat à réagir en s’impliquant à travers une série de mesures de soutien. Ainsi, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait donné instruction aux entreprises activant dans les régions du Sud d’accorder la priorité dans leur recrutement à la main-d’œuvre locale. Et dans le souci d’améliorer le niveau de formation de la main-d’œuvre locale, M. Sellal avait instruit les entreprises, directement ou par l’intermédiaire des centres de formation professionnelle, pour une formation à la carte. Le chef de l’exécutif avait été intransigeant quant au respect des dispositions de l’instruction relative à la gestion de l’emploi dans les wilayas du Sud menaçant tout agent de l’Etat ou encore les entreprises, publiques ou privées, réfractaires de mesures administratives. Ces mesures vont de la suspension du registre du commerce à la résiliation des contrats et le rejet des demandes de permis de travail pour la main-d’œuvre étrangère illégalement utilisée.