Les familles dénoncent les conditions inhumaines de détention

Les familles dénoncent les conditions inhumaines de détention

El Watan, 11 avril 2007

Rencontrés au tribunal de Blida, avocats et familles des détenus dans le cadre de l’affaire Khalifa ont dénoncé hier les conditions de détention auxquelles sont soumis les détenus à l’intérieur de l’établissement pénitentiaire de Blida.

Scandalisés, ils estiment que les prisonniers ont droit « à une dignité et un minimum de considération ». Nos interlocuteurs, après avoir rendu visite hier à leurs proches et mandants, ont été surpris de constater que les détenus, qui étaient dans le compartiment des femmes (transférées ailleurs), ont été « entassés lundi dans de nouvelles salles exiguës et dépourvues du minimum des conditions de vie décente ». Selon eux, les condamnés « passent leurs nuits à même le sol, sans matelas, sans couverture et surtout sans sanitaires. Des conditions très humiliantes pour certains d’entre eux et douloureuses pour d’autres ». Les avocats ont déclaré que parmi ces prisonniers, souffrant de maladie, il y a ceux qui risquent de sortir complètement affectés et probablement avec un état de santé encore plus fragile. Personne, ont-ils révélé, ne sait si cette situation va durer dans le temps ou si elle n’est que provisoire. Ils ne savent pas également, ont expliqué nos interlocuteurs, pourquoi a-t-elle été décidée subitement. « Le bâtonnier de Blida a été saisi pour interpeller le parquet général de Blida et les autorités carcérales sur ces atteintes aux droits des prisonniers et mettre un terme à leurs souffrances. Ils paient leurs erreurs vis-à-vis de la société en les privant de leur liberté, mais ils ont droit à la santé, à une dignité et au respect », déclare un des avocats des détenus. Pour lui, la prison de Blida est redoutée par les détenus, tant les conditions de vie à l’intérieur sont inhumaines. Selon lui, des promesses ont été faites par l’administration pénitentiaire pour améliorer la situation et, à ce jour, celle-ci « ne fait que s’aggraver ».

Salima Tlemçani