Un général de la Marine à la tête de l’Osprec

La société multinationale de lutte contre la pollution marine

Un général de la Marine à la tête de l’Osprec

Par : Khaled R., Liberté, 20 mai 2010

Il s’appelle Slimane Herda. Il est général de la Marine nationale en retraite et dirige aujourd’hui la société multinationale de lutte contre la pollution marine Osprec qui compte comme actionnaires Sonatrach (49,5%), Sonangol (Angola 17%), Total, Eni, Statoil, Cepsa, Repsol (4,5% chacune), Samir (Maroc 10%). Elle a pour siège la capitale. Cet instrument, fruit d’une initiative de l’Algérie, est chargé de prévenir et de lutter contre la pollution marine par les déversements de pétrole en Méditerranée et dans les eaux du golfe de Guinée, précisément les zones allant des côtes égyptiennes aux côtes angolaises. Créée en 2007, la société dotée d’un capital de 600 000 dollars ne sera opérationnelle qu’en 2012. À noter que Slimane Herda affiche de solides références. Il est diplômé des grandes écoles de Paris, de l’École marine de Brest. Il était avant de partir en retraite le premier responsable des garde-côtes.
Durant une bonne partie de sa carrière, il a commandé des unités navales de la Marine nationale. En outre, il s’est spécialisé dans le management des services hydrographiques. Dans sa communication, l’une des plus intéressantes du séminaire international sur la pollution marine par les hydrocarbures organisé hier à Alger par l’Association des producteurs de pétrole africains, le directeur général a souligné le danger de ce phénomène en Méditerranée. Il a d’abord rappelé les catastrophes de l’Exxon Valdez (déversement de 400 000 tonnes de pétrole brut en Alaska), de l’Érika (20 000 tonnes) et le Prestige (77 000 tonnes). Il prévient que la catastrophe sera plus importante en Méditerranée car c’est une mer semi-fermée. Slimane Herda a indiqué que 370 millions de tonnes de pétrole transitent annuellement par la Méditerranée. “1 million de tonnes de pétrole par an est déversé illicitement en Méditerranée dû aux opérations de dégazage et déballastage des navires”, a-t-il ajouté. Concernant la feuille de route de l’Osprec d’ici à 2011, la réalisation de l’infrastructure du centre opérationnel à Arzew, l’acquisition de l’ensemble des équipements de lutte antipollution marine, la mise en place du personnel d’intervention et des conventions avec les partenaires de l’Osprec figurent parmi ses principaux objectifs.
Une fois réalisées ces actions, l’Osprec sera opérationnelle. Quant au financement de ses activités, il s’appuiera dans une première phase sur ses fonds propres. Mais il faudra imaginer d’autres sources de financement, a-t-il reconnu.