Khelil aujourd’hui à Madrid

Khelil aujourd’hui à Madrid

Vers le dénouement de la crise énergétique entre l’Algérie et l’Espagne

par Hamid Guemache, Le Quotidien d’Oran, 19 juillet 2007

L’Algérie et l’Espagne reprennent le dialogue sur les questions énergétiques. Le ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, est attendu aujourd’hui à Madrid pour une visite de travail, invité par le ministre espagnol de l’Industrie, du Commerce et du Tourisme, Joan Clos. Au menu, l’avenir des relations énergétiques et notamment le gaz. Selon nos informations, les deux pays auraient trouvé un accord à leur différend sur la réalisation du gazoduc Medgaz dont la livraison est prévue pour 2009.

Le gouvernement espagnol aurait en effet accepté de lever les conditions imposées à Sonatrach sur le Medgaz pour sauver le projet de construction du gazoduc sous-marin. Toutefois, le ministère de l’Energie et des Mines n’annonce aucune avancée dans les négociations avec Madrid. Cette visite «s’inscrit dans le cadre de la poursuite des discussions sur les questions en cours entre les deux pays dans le domaine de l’énergie», a précisé le communiqué du ministère de l’Energie qui a annoncé la visite. Les relations énergétiques algéro-espagnoles traversent une période de turbulence à cause des différends sur le prix du gaz et la participation de Sonatrach dans la société Medgaz, en charge de la réalisation du gazoduc sous-marin algéro-espagnol. L’Algérie réclame en vain une hausse de 20% sur le prix du gaz vendu à l’Espagne.

Les relations entre les deux pays se sont détériorées à la suite des conditions imposées par les Espagnols pour l’augmentation de 26% à 36% de la part de Sonatrach dans le capital de Medgaz. Des conditions qui empêchent la compagnie nationale d’exercer pleinement ses droits d’actionnaire majoritaire dans cette société. Le contentieux porte également sur la quantité de gaz que Sonatrach est autorisée à commercialiser sur le marché espagnol. La commission espagnole de l’énergie avait exigé de la société nationale de limiter cette quantité à 1 milliard de m3/an au lieu de 3 milliards de m3/an, le volume de gaz qu’elle est autorisée à commercialiser en Espagne, en échange de l’augmentation de ses droits de vote dans la société Medgaz.

Début juillet, M. Khelil avait indiqué que l’Algérie allait saisir les tribunaux espagnols et la Commission européenne pour régler ce litige. L’Algérie livre à l’Espagne 8 milliards de m3 de gaz par an acheminés par le Gazoduc Maghreb-Europe (GME), reliant les deux pays via le Maroc, ou sous forme de gaz naturel liquéfié (GNL).