Gaz de schiste : L’étrange position française

Gaz de schiste : L’étrange position française

Impact24, 07.04.2015

Le débat sur le gaz de schiste n’est visiblement pas terminé. La discussion est relancée en France où les députés ont voté, en 2011, un moratoire sur la fracturation hydraulique. Fait étrange, les socialistes au pouvoir depuis 2012 refusent de recourir à une technique d’exploitation plus écologique. Par Rania Aghilès
Les français encouragent dans d’autres pays ce qu’ils interdisent chez eux. Photo: D.R

Le journal français le Figaro a rendu public un rapport élaboré en 2012 par une équipe d’experts français. Le rapport, élaboré à la demande de l’ancien ministre de l‘Economie, Arnaud Montebourg, indique clairement qu’une technique autre que la fracturation hydraulique est possible.

Ce rapport conclut à la faisabilité d’exploiter des gaz de schiste sans recourir à la fracturation hydraulique, controversée sinon diabolisée, en tout cas interdite en France depuis la loi Jacob de 2011. Il souligne, en détail, combien la France pourrait en tirer parti, en termes de croissance, d’emplois, de compétitivité industrielle et d’indépendance énergétique.

L’étude préconise une première phase d’expérimentation, par micro-forages en Ile-de-France et dans le Sud-Est. « Huit trous. Huit petits trous… c’est tout ce qu’on demandait! », se lamente un expert qui a participé à l’élaboration de ce rapport. « C’était le premier rapport officiel qui validait la technologie de stimulation au fluoropropane », explique un proche du dossier citait par le Figaro.

Le document préconise que cette technique expérimentale « présente une réelle alternative permettant de répondre aux problèmes environnementaux posés par la fracturation hydraulique », écrit le journal français.

Le quotidien parisien précise que cette technique a pour élément central le fluoropropane. « Injecté dans la roche pour réaliser la fracturation à la place de l’eau et des additifs chimiques qui font la mauvaise réputation de la fracturation hydraulique, le fluoropropane aurait l’avantage de pouvoir être récupéré plus facilement que l’eau, et donc d’être réutilisé. Selon ses promoteurs, la technologie « coche toutes les cases » : pas d’eau, pas d’additifs et moins de nuisances », indiquent les experts.

Contre toute attente, le rapport ne sera jamais validé par le gouvernement français et cette technique révolutionnaire jamais mise application. Au même titre d’ailleurs que la fracturation hydraulique. Mais ce qu’ils n’appliquent pas sur leur sol, les Français font en sorte de l’encourager dans d’autres pays. En Algérie notamment où l’exploitation du gaz de schiste dans le Sud semble avoir fait l’objet d’un deal entre Paris et Alger.

R.A.