Les deux pays espèrent atteindre le milliard de dollars

Echanges commerciaux algéro-tunisiens

Les deux pays espèrent atteindre le milliard de dollars

Par Mahmoud Tadjer, Le Jeune Indépendant, 17 juillet 2008

La journée de partenariat tuniso-algérienne, organisée la semaine dernière à Tunis à l’initiative de la Chambre mixte de commerce, a enregistré la participation d’une trentaine d’hommes d’affaires. Elle annonce ainsi un nouveau tournant entre la Tunisie et l’Algérie sur le plan commercial.

Durant les cinq premiers mois de l’année 2008, le volume des échanges a atteint 750 millions de dinars et devrait atteindre la barre de 1 milliard de dinars pour la fin de l’année, soit 200 millions de dinars de plus qu’en 2007.
Les investissements communs des deux pays restent pour l’instant sur une courbe croissante. En fait, 60 projets tunisiens ont été réalisés en Algérie contre 17 projets algériens en Tunisie.
En plus des 800 opérateurs économiques tunisiens recensés en Algérie, une quarantaine d’opérateurs économiques ont pris part à une rencontre de partenariat qui s’est déroulée ce jeudi en Tunisie. A l’ordre du jour de ce rendez-vous, l’examen des opportunités d’affaires entre l’Algérie et la Tunisie afin d’aplanir les éventuelles contraintes sur le terrain. L’Algérie présente aujourd’hui une économie «des plus libérales», estime un responsable citant, au passage, l’existence de 800 opérateurs tunisiens recensés en Algérie, dont 126 dans la production industrielle, 108 dans l’import-export et 130 dans les services, qui font de la Tunisie le premier pays étranger en termes d’implantation sur le territoire algérien.
Ces données, «même en deçà des attentes», traduisent le degré d’ouverture du climat des affaires en Algérie, mais aussi la volonté des pouvoirs publics de promouvoir leurs relations économiques, particulièrement avec leurs voisins, a affirmé Othmani en signalant un projet, en phase de maturation, de création d’une zone de libre-échange algéro-tunisienne. Son collègue algérien, Rédha Hamiani, président du Forum des chefs d’entreprise (FCE), a expliqué qu’un projet de nomenclature de produits devant bénéficier de l’exonération totale de droits et taxes, à la faveur de cette zone de libre-échange, «est actuellement soumis aux milieux d’affaires algériens pour consultation». D’autant plus, soutient-il, qu’»il s’agit de produits concurrentiels et non pas complémentaires».
Cette rencontre de partenariat a été marquée par plusieurs interventions d’opérateurs algériens et tunisiens, qui ont soulevé des contraintes, soit des procédures entravant la circulation de leurs marchandises (taxes élevées, variabilité des cautions douanières pour le transit, laboratoire d’analyses), soit des lourdeurs juridico-administratives contraignantes pour leur implantation ou pour l’obtention d’agrément. Mouldi Ayari, représentant de la partie tunisienne au sein de la Chambre tuniso-algérienne de commerce, a indiqué que le volume des échanges commerciaux au cours des cinq premiers mois de l’année en cours, entre la Tunisie et l’Algérie, a atteint 750 millions de dinars tunisiens (564 millions de dollar américains), tandis que les prévisions tablent sur 1 000 millions de dinars d’ici la fin de l’année, contre 800 millions de dinars en 2007.
La Tunisie exporte vers l’Algérie les dérivés de phosphate, le ciment, les matériaux de construction, les pièces détachées, elle en importe des hydrocarbures, du cuir et des produits sidérurgiques. Les investissements communs ont connu une croissance et une dynamique soutenues.
La Tunisie compte 60 projets en Algérie alors que le nombre de projets algériens en Tunisie s’élève à 17. L’ouverture progressive du marché algérien se fait ressentir d’une manière directe en Tunisie. Cette fois, c’est l’entreprise tunisienne la Générale industrielle de filtration (GIF) qui vient d’annoncer que sa future implantation sera en Algérie pour améliorer son expansion. A noter que GIF, introduite en Bourse de Tunis depuis 2005, prévoit la réalisation d’une unité de fabrication portant son label en Algérie. La finalisation de ce grand projet est prévue au courant du second semestre 2008 avec, tout d’abord, l’obtention des licences et l’autorisation nécessaires pour la construction de cette nouvelle unité de production et des points de vente. La société GIF est spécialisée dans la fabrication et la commercialisation des filtres à carburants et des filtres à huile pour des véhicules et des engins de travaux publics. En 2004, la société a lancé sa nouvelle unité industrielle pour la fabrication automatisée des filtres écologiques et des filtres à air. M. T.