FCE: «L’économie algérienne n’est plus à dominance publique mais privée»

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«L’économie algérienne n’est plus à dominance publique mais privée»

Le Soir d’Algérie, 28 octobre 2017

«L’impact de la globalisation sur les économies émergentes», était ce jeudi au cœur d’une rencontre organisée par le forum des chefs d’entreprises, délégation d’Oran. L’occasion pour le vice-président du FCE, M. Brahim Benabdeslam, d’évoquer les nouvelles orientations de son organisation patronale. «Comment arriver à faire de la concertation avec les pouvoirs économiques et les centres de décision, une concertation permanente ?», s’est-il interrogé.
Amel Bentolba – Oran (Le Soir) – Pour l’intervenant, les tripartites «c’est beau, c’est bien pour la télévision, les réunions épisodiques le sont également. Mais ce qui nous intéresse, c’est la concertation permanente qui permet de définir les politiques économique du pays. C’est là où nous souhaitons qu’il y ait un travail de fond permanent avec l’ensemble des acteurs».
Evoquant les nouvelles orientations du forum des chefs d’entreprises issues de la troisième édition de son université, il considère cette dernière comme ayant été une rencontre exceptionnelle de par, dit-il, le nombre de participation et la présence de quasiment tous les centres de décision économique du pays, à leur tête le Premier ministre. «Au FCE, nous avons toujours dit qu’il n’y a pas moyen de faire avancer les choses s’il n’y a pas une concertation régulière et permanente, on ne peut pas faire avancer l’économie du pays s’il n’y a pas les acteurs concernés par l’économie». Tout en insistant sur le fait que l’économie de l’Algérie est complètement transformée, le vice-président du FCE s’appuie sur les chiffres officiels de l’Office national des statistiques. «Aujourd’hui, la valeur ajoutée nationale hors pétrole est de 85% créée par le secteur privé. L’économie algérienne n’est plus à dominance publique mais privée.
Un changement radical. Ce qui explique qu’aujourd’hui, on ne peut envisager la mise en place d’une économie efficace si on n’associe pas le privé». Deuxième chiffre que cite le conférencier est relatif au salarié, indiquant que l’ONS avance que sur dix salariés au moins sept sont dans le privé.
L’autre chiffre indique que sur cent dinars de salaire versé soixante-dix dinars sont versés par le privé. «Ceux qui disent que le privé ne participe pas à la stabilité, je les renvoie à ces chiffres. Le privé est un acteur incontournable et le FCE veut faire en sorte que ce pont entier de l’économie algérienne soit présent dans toute discussion ou tout échange, toute définition de la politique économique de ce pays pour être acteur et participer à la prise de décision.»
Pour le FCE, la concertation ne doit pas être uniquement à Alger, «Alger est loin d’être l’Algérie, Alger c’est les territoires et les délégués de wilaya». Il estime qu’il est temps de sortir définitivement d’une zone de confort vers une zone d’effort. Auparavant, Alain Tobelem, actuellement directeur du cabinet Sadci (Système d’analyse et de développement de la capacité institutionnelle), opérant dans de nombreux pays, directeur du bureau de Paris pour l’Europe du groupe CPMC/Chine est intervenu autour du thème de la mondialisation et le rôle de l’OMC à abolir tous les obstacles aux échanges au niveau de l’économie du monde.
«Que souhaite un chef d’entreprise en dehors de gagner de l’argent ? Il souhaite étendre son aptitude grâce à la qualité de ses produits et cherche à atteindre un maximum de clientèle. La mondialisation a fait que ce chef d’entreprise qui peut regarder la population du monde comme ses clients potentiels».
Pour le conférencier, la concurrence avec le monde entier n’est plus protégée par les frontières, citant en cela les droits de douane qui tendent, dit-il, à devenir identique. «Ces droits de douane ont été abaissés durant les trente dernières années de façon extraordinaire, on est passé de 75% de droit de douane à moins de 15%, évidemment en considérant le monde entier avec tous les produits réunis ensemble.»
Le conférencier estime que l’entreprise doit devenir un territoire apprenant par rapport aux autres territoires du monde où se trouvent leurs clients potentiels, d’une part, et de perfectionner les domaines de la recherche et du développement. «Le manager le plus humble devient le manager le plus puissant parce qu’il se dit ce que je sais, c’est déjà bien mais, ce n’est pas suffisant et comment je peux faire mieux. Se tourner vers son propre personnel de qui il attend des suggestions puis organise le territoire de son entreprise en territoire apprenant.»
Il rappelle que l’on est tous soumis aux mêmes règles que l’OMC s’attache à déterminer puisque qu’on lui a demandé, dit-il, «d’abolir les obstacles aux échanges et l’Algérie qui va en être membre très bientôt va adhérer à l’idée qu’on est plus protégé par une quelconque frontière d’aucune sorte, en tout cas on est très peu protégé. Toutes les contraintes de la mondialisation nous condamnent à être moderne et à améliorer nos connaissances».
A. B.