L’économie algérienne est l’une des moins libres au monde

Reléguée au 120e rang par l’institut américain Cato

L’économie algérienne est l’une des moins libres au monde

Par Zineb M., Le Jeune Indépendant, 10 juillet 2003

L’économie algérienne n’est pas libre, selon un classement établi par l’institut de recherche américain Cato Institute, qui la relègue au 120e rang, juste avant les trois derniers du classement, la Birmanie, la République démocratique du Congo et le Zimbabwe. Ce classement dénote que l’Algérie est bien loin derrière le Bostwana qui est classé 26e, au même rang que le Japon et la Norvège, et le Chili (en 20e).

Dans sa dernière édition, le rapport de l’institut Cato, publié hier, examine 123 pays selon 38 critères, dont 18 sont également utilisés pour la rédaction du Guide international du risque pays et le rapport sur la Compétitivité dans le monde.

Les critères s’articulent autour de cinq thèmes : la taille du gouvernement (dépenses, impôts, entreprises publiques), le cadre juridique et la garantie du droit à la propriété, l’accès au financement, la liberté d’échange avec l’étranger et les lois sur les crédits, le travail et les affaires.

Le rapport souligne par ailleurs que la liberté économique est étroitement liée au revenu par habitant, à la croissance économique et à l’espérance de vie.

Parmi les économies les plus libres du monde, le rapport cite en premier Hong Kong, Singapour et les Etats-Unis. «Hong Kong est toujours l’économie la plus libre du monde avec une note de 8,6 sur 10, suivi de près par Singapour (8,5) et les Etats-Unis (8,3), note Cato Institute.

La Nouvelle-Zélande et la Grande-Bretagne sont classées 4es en termes de “liberté économique”. Les autres grandes économies ayant remporté les dix meilleures notes sont le Canada, la Suisse, l’Irlande, l’Australie et les Pays-Bas. Les autres pays industrialisés arrivent bien après : l’Allemagne 20e, le Japon 26e, l’Italie 35e et la France 44e. En 2002, la France avait été classée 38e, comme lors des rapports précédents.

Les économies les moins libres sont toujours celles des pays de l’Afrique subsaharienne, à l’exception du Botswana qui jouit d’un revenu par habitant de 3 950 dollars par an, alors qu’il se situe à 564 dollars par an et par habitant dans les autres pays de cette région.

Le dernier du classement de l’institut Cato, en 123e position, est la Birmanie avec la note de 3,8 sur 10, précédée de la République démocratique du Congo. L’Algérie s’est classée 120e et le Zimbabwe 121e. Z. M.

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Les autorités financières internationales sollicitées

L’Algérie souhaite l’allégement de 10 milliards de dollars de sa dette

Par Safia Berkouk, Le Jeune Indépendant, 10 juillet 2003

Les autorités financières algériennes souhaiteraient engager des discussions avec les partenaires étrangers, arabes et occidentaux, à propos des moyens à mettre en œuvre pour la révision d’une partie de la dette du pays contractée auprès d’eux. Invité du centre de presse d’El Moudjahid, c’est l’ambassadeur d’Italie en Algérie, M. Romualdo Bettini, qui a révélé l’information, en indiquant que le montant de la dette que le gouvernement algérien souhaiterait voir discuter se chiffre à 10 milliards de dollars. Il a assuré, par ailleurs, la disponibilité de l’Union européenne (UE) «à examiner positivement la requête de l’Algérie». Le diplomate italien, dont le pays assure la présidence de l’UE depuis le premier juillet 2003, a rappelé auparavant, que l’Algérie a récemment communiqué aux autorités financières internationales, un document révélateur des pertes financières enregistrées par le pays ces dix dernières années et estimées à 40 milliards de dinars, dont 20 milliards causés par le terrorisme, 10 par les séismes et les inondations de Bab El Oued et 10 par la sécheresse. Ce document est, actuellement, «à l’étude au niveau du Club de Paris», a déclaré le conférencier selon lequel «il s’agira de voir comment le G8 et l’UE pourront apporter leur aide à l’Algérie» et d’ajouter que la solidarité sollicitée par notre pays «ira vers l’allégement de la dette».

Outre les relations avec l’Algérie, l’ambassadeur est revenu sur les priorités de la présidence italienne orientées, selon lui, vers «la relance du partenariat euro-méditerranéen». L’Europe s’est agrandie vers le nord et l’est «au-delà du juste équilibre», et maintenant, il s’agit pour elle de se «rééquilibrer en s’orientant vers le sud du continent», a-t-il affirmé. Il estime que les intérêts de l’UE «vont dans la même direction que ceux des autres pays de la Méditerranée» et insiste sur la nécessité de déployer plus d’efforts pour créer un partenariat plus solide entre les deux rives. Pour cela, l’idée a été émise pour la création d’une banque dont le capital serait ouvert à la participation de tous les pays méditerranéens, le but étant de disposer d’une «institution financière qui réponde aux besoins financiers exprimés» pour la réalisation des grands projets. Cette option ne fait cependant pas l’unanimité auprès de certains dirigeants aussi bien européens qu’africains, même si l’Algérie se dit pour, précise-t-il. S. B