Les transferts de la diaspora algérienne ont totalisé 2 mds de dollars en 2015 (Banque Mondiale)

Les transferts de la diaspora algérienne ont totalisé 2 mds de dollars en 2015 (Banque Mondiale)

Algérie Presse Service, Maghreb Emergent, 28 mars 2017

Les transferts de fonds vers l’Algérie par la diaspora établie à l’étranger ont atteint deux milliards de dollars en 2015, selon une vaste enquête de la Banque mondiale (BM) sur la diaspora dans la région Mena, publiée mardi à Washington.

Ce montant représente 0,9% du PIB de l’Algérie en 2014, selon cette analyse conçue pour examiner la nature de l’engagement des professionnels de la diaspora de l’Afrique du nord et du Moyen Orient dans le développement de leurs pays d’origine.

Les envois de fonds par la diaspora algérienne restent, cependant, moins importants comparés à ceux drainés par d’autres pays de la région. L’Egypte tient le haut du pavé avec 19,7 mds de dollars transférés en 2015, suivi du Liban (7,2 mds de dollars), le Maroc (6,4 mds de dollars) et la Jordanie

(3,8 mds de dollars), selon cette enquête qui met l’accent sur l’intérêt manifesté par les membres de la diaspora à contribuer à l’intégration économique de leur pays d’origine par trois moyens principaux : l’investissement, le commerce et le transfert des compétences.

Les pays du Maghreb central (Algérie, Maroc et Tunisie) possèdent un réseau d’environ 100 associations totalisant plus de 200.000 membres, dont 28 en Algérie, 26 au Maroc, 30 en Tunisie et 10 couvrant la région du Maghreb tout entière.

Les Algériens moins bien organisés que les Marocains et les Tunisiens

Selon la BM, plus de la moitié de ces associations sont des réseaux d’entreprises, composés d’étudiants et de diplômés issus d’écoles prestigieuses. « Contrairement aux réseaux marocains et tunisiens, les réseaux de professionnels de la diaspora algérienne paraissent moins bien organisés », constate l’enquête qui souligne la nécessité de rallier les professionnels de la diaspora dans la région Mena.

L’étude mets en exergue l’importance de l’initiative lancée par des chercheurs et des dirigeants algériens de haut niveau, dont l’ancien directeur du prestigieux « U.S. National Institutes of Health », Ilias Zerhouni, qui ont mis sur pied aux Etats-Unis « l’Algerian American Foundation » pour assurer des services de formation et d’assistance technique aux nouveaux centres de recherche médicale en Algérie.

Elle cite à ce titre les mécanismes mis en place par l’Algérie pour renforcer le rôle de la diaspora dans le développement économique du pays tels que le portail électronique algérien dédié aux compétences nationales à l’étranger ainsi que les 14 engagements pris par les pouvoirs publics en 2014 en vue de fournir des services à la communauté algérienne à l’étranger.

Ce programme porte, entre autres, sur l’ouverture de succursales de banques publiques algériennes dans des pays accueillant d’importantes communautés d’Algériens, comme la France, et la simplification de l’accès aux marchés publics en Algérie en favorisant les transferts de savoir-faire et financiers, indique cette étude qui s’est attardée sur les envois de fonds dans la région Mena.

20 millions de ressortissants de la région MENA sont à l’étranger

Par ailleurs, l’analyse de la BM prévoit que les fonds envoyés dans la région Mena augmenteraient au cours des trois prochaines années, quoiqu’à un rythme moins soutenu mais estime qu’ils ont subi une baisse de 0,9% en 2015.

Cette révision à la baisse est principalement due à un ralentissement de la croissance des fonds transférés en Egypte, le plus important bénéficiaire d’envois de fonds de la région, alors que les envois de fonds à destination de l’Arabie saoudite ont continué d’afficher une croissance de 7% jusqu’au troisième trimestre de 2015, selon les résultats de cette enquête.

La hausse estimée des envois de fonds au Liban est peut-être attribuable en partie aux fonds acheminés aux réfugiés Syriens qui se trouvent dans ce pays, ainsi qu’à l’amélioration de la situation économique de pays d’accueil comme les Etats-Unis, explique la BM.

Les envois de fonds des travailleurs émigrés représentaient au moins 5% du PIB des pays de la région Mena importateurs de pétrole et du Yémen en 2013. L’enquête précise que « peu de pays de la région Mena ont songé à tirer parti de leur diaspora de professionnels et de travailleurs qualifiés, et peu de mécanismes sont en place pour faciliter le vaste rôle que peut jouer la diaspora « .

Selon les données officielles des Nations Unies, environ 20 millions de ressortissants de la région Mena résident à l’étranger, ce qui représente 5% de la population totale de la région.