Magouilles dans la gestion des aides aux sinistrés de Boumerdès

Magouilles dans la gestion des aides aux sinistrés de Boumerdès

Les révélations du wali

Le Quotidien d’Oran, 19 mars 2005

Lors de la séance consacrée au débat sur le bilan de la gestion des effets du séisme du 21 mai 2003, mercredi dernier, le wali de Boumerdès a dévoilé les premiers résultats auxquels est arrivée la commission d’enquête de la wilaya.

Des anomalies flagrantes ont été constatées par la commission, notamment dans la distribution illégale de chalets, de logements et d’aides financières à des faux sinistrés au niveau de plusieurs communes de la wilaya. Le rapport établi par les membres de cette commission fait état d’une première liste de 234 personnes qui ont indûment bénéficié à la fois de chalets et d’aides financières. D’autres personnes ont reçu des aides au loyer et en même temps des chalets.

Par ailleurs, il existe des sinistrés qui ont profité de largesses pour bénéficier d’une double aide financière destinée aux opérations de confortement de logements classés orange (3 et 4).

Le deuxième point inscrit à l’ordre du jour de la 1ère session ordinaire de l’APW de Boumerdès qui a ouvert ses travaux mardi dernier, a concerné l’épineux dossier relatif au bilan de la gestion des effets du séisme du 21 mai 2003. Beaucoup d’encre avait coulé sur la manière, pour le moins qu’on puisse dire, douteuse, qui a caractérisé la prise en charge d’une manière générale des familles sinistrées. Il n’y a pas très longtemps, le premier responsable de l’exécutif avait lui-même donné un avant-goût de ce qui devait être appelé «le scandale des chalets», entaché par le détournement avéré des aides financières. Malgré les gros efforts déployés, des abus ont été commis à tous les niveaux dans l’affectation des chalets aux sinistrés et l’attribution des aides financières. Le wali de Boumerdès a annoncé que des mises en demeure ont commencé à être adressées aux mis en cause afin qu’ils restituent des chalets ou rembourser des aides octroyées par l’Etat. En tout état de cause, la phase d’assainissement est toujours en cours et il reste probable que d’autres indus bénéficiaires vont être débusqués.

Par ailleurs, les élus se sont interrogés sur les retards accusés dans certains chantiers de réhabilitation des logements endommagés par les effets du séisme. D’autres se sont préoccupés du non lancement des travaux de construction des habitations des cités 1.200 logements et 11 Décembre. Pour cette dernière question, le DLEP a répondu que les dossiers d’étude sont gelés, mais que les permis sont en phase de préparation. Pour la première question, le même responsable a souligné le cas des quelque 200 entreprises sur un ensemble de 2.000 qui ont été engagées dans les opérations de confortement des habitations mais qui, à ce jour, n’ont pas été payées. Pour rappel, l’apport financier global de l’Etat au profit des victimes du tremblement de terre a été de plus de 67 milliards de dinars, dont plus d’un milliard de dinars pour les familles qui ont perdu des proches, plus de 488 millions de dinars d’aides au loyer, 2,2 milliards de dinars d’aides à l’installation et 125 millions de dinars d’aides à la reconstruction.

K. R.