Inondations : 260 milliards de dinars pour protéger les villes

Inondations : 260 milliards de dinars pour protéger les villes

par El-Houari Dilmi, Le Quotidien d’Oran, 17 septembre 2013

Les dernières précipitations ayant causé une dizaine de morts et d’implorants dégâts matériels, notamment à l’est du pays, sont, selon le directeur de l’assainissement et de la protection de l‘environnement au ministère des Ressources en eau, M. Ahcène Aït Amara, «le résultat des premières pluies d’automne et au mauvais entretien des canalisations d’évacuation des eaux pluviales, surtout en milieu urbain» a-t-il déclaré hier au micro de la Chaîne 3.

Rappelant les dispositifs mis en place par les pouvoirs publics pour protéger les villes contre les inondations, Ahcène Aït Amara a expliqué que c’est «le manque d’anticipation des responsables en charge des réseaux de voirie qui est souvent à l’origine des dégâts causés par les pluies, surtout au début de l’automne» a-t-il affirmé. D’ailleurs, «chaque été nous adressons des directives fermes aux directeurs de wilaya des Ressources en eau et aux P/APC pour mener des actions de prévention et de curage des avaloirs, des directives pas toujours appliquées sur le terrain », a-t-il regretté. Estimant que la responsabilité des dégâts causés par les inondations «n’est pas imputable aux collectivités locales seulement mais à une multitude de secteurs», l’invité de la radio a mis en exergue les mesures prises par son département pour la protection des villes à la topographie favorable aux inondations, comme c’est le cas à Alger où un tunnel de 4 mètres de profondeur a été creusé pour aspirer les eaux pluviales» a-t-il indiqué. Concernant les dégâts causés par les inondations qui ont eu lieu à Sidi Bel Abbès, le directeur de l’assainissement et de la protection de l’environnement a expliqué que le dispositif mis en place dans cette ville «a bien fonctionné grâce à ce qu’il a appelé le barrage érecteur de crues capable d’accueillir jusqu’à 20 millions de m3 et dont le rôle est de diminuer de l’intensité des crues avant qu’elles arrivent au centre-ville» a-t-il souligné. Rappelant que plus de 50 milliards de dinars ont déjà été consacrés par l’Etat pour la protection des villes contre les inondations durant le quinquennat 2010-2014, Ahcène Aït Amara a également indiqué que la prévention contre les inondations, surtout en milieu urbain, reste la priorité des priorités des pouvoirs publics en Algérie.

Annonçant un plan d’urgence pour la protection de la ville de Khenchela contre les crues durant le quinquennat en cours, le même responsable a déclaré qu’en termes de nouvelles mesures prises en prévision de l’hiver prochain, «la mise en place d’un compte spécial Trésor mis à la disposition des directions de wilayas des Ressources en eau pour leur permettre de mener des actions d’urgence en cas de besoin ».

Une cartographie des zones inondables

Répondant à une question sur la cartographie des villes inondables, le même responsable a expliqué que ce travail est en cours au niveau de l’Agence nationale des ressources hydrauliques (ANRH), et qu’une fois achevé, il permettra d’identifier clairement les zones inondables en Algérie et aider à la prise de décision en matière de prévention contre les risques majeurs» a-t-il dit. Expliquant qu’un inventaire exhaustif des zones inondables existe en Algérie, Ahcène Aït Amara a jugé que «ce sont les villes situées au piémont des montagnes ou traversées par les oueds qui sont les plus exposées aux inondations». La protection des villes contre les inondations, fruit d’un travail commun avec plusieurs départements ministériels, «constituera un axe majeur dans la politique d’aménagement du territoire durant le prochain quinquennat 2015-2019» a encore ajouté l’invité de la radio. Pour l’équivalent de 700 projets programmés durant le prochain quinquennat, la bagatelle de 260 milliards de dinars a été dégagée pour la protection de quelque 500 villes contre les inondations et les crues des oueds, a encore indiqué Ahcène Aït Amara. Les «actions urgentes» à entreprendre dès cette année en faveur de certaines villes comme Saïda, le dispositif anti-inondation adapté pour la capitale «définitivement sécurisée», le projet de réhabilitation de Oued El Harrach qui sera livré fin 2015, les risques liés aux constructions aux abords des oueds et les agressions contre le domaine public hydraulique ont été les autres points débattus avec l’invité de la Chaîne 3.