Mehri dénonce «le complexe de la ligne bleue »

L’ALGÉRIE FACE AUX NOUVELLES ÉCHÉANCES POLITIQUES

Mehri dénonce «le complexe de la ligne bleue »

L’Expression, 23 Avril 2008

Un observateur averti de la scène politique

Avec la lucidité qui lui est connue, M.Abdelhamid Mehri s’est exprimé dans cet entretien sur plusieurs aspects de la vie politique nationale. Cependant, la rédaction de L’Expression tient à préciser que la ligne éditoriale du journal ne partage pas tous les points de vue que M.Mehri a développés. Il s’agit, notamment de celui concernant le troisième mandat et la révision de la Constitution. De ce fait, les propos rapportés dans nos colonnes n’engagent que leur auteur, M.Abdelhamid Mehri.

L’Expression: M.Abdelhamid Mehri, en dehors des appareils de l’Etat, a-t-il consommé le divorce avec la chose politique? Pourquoi cette volonté de rester dans l’ombre?
Abdelhamid Mehri: Ceux qui s’engagent, par conviction, dans l’action politique, et ils sont nombreux dans notre pays, ne pensent jamais au divorce. J’en fais partie. Suis-je resté dans l’ombre au moment où l’Algérie avait besoin de tous ses enfants? Je ne le crois pas personnellement. Mais, je le comprends, ce n’est pas l’avis de tout le monde. Question de point de vue, ou plutôt, d’angle de vision. Certains trouvent même que je suis un peu trop présent là où il ne faut pas, et au moment où il ne faut pas. Ce paradoxe dans l’appréciation du comportement des acteurs politiques, d’une façon générale, en dit long sur la lisibilité de la carte politique algérienne.

Quelle appréciation faites-vous du FLN d’aujourd’hui?
Après son passage éprouvant par le carcan du parti unique, le FLN n’a pas encore renoué, clairement et solidement, avec sa véritable mission historique. Cette mission, telle que définie par la déclaration du 1er Novembre, ne peut être réduite à un attachement affectif au passé glorieux du FLN. Elle doit s’articuler autour de son projet politique global qui demeure, de mon point de vue, toujours d’actualité. Cette mission est, évidemment, très difficile à assumer parce qu’elle est à l’antipode du pouvoir actuel qui est décidé à maintenir très visible le sigle FLN dans sa vitrine.

Quelle est votre relation avec le parti? Etes-vous sollicité, consulté par la direction actuelle?
Le FLN, tel que je le conçois, est toujours ma famille politique. Je suis, naturellement, attaché à son histoire et à son expérience formidable de lutte pour la Libération nationale. Je reste, aussi, fermement attaché à son projet de construction d’un Etat démocratique et à la réalisation de l’union des pays maghrébins. Ces grandes tâches inscrites dans l’appel du 1er Novembre et réaffirmées dans la plate-forme de la Soummam, demeurent, de mon point de vue, plus que jamais d’actualité. Elles méritent, de la part des militants conséquents du FLN, un engagement sans faille. Par ailleurs, je reste en contact avec de nombreux militants FLN, à différents niveaux de responsabilité. Mes relations avec la direction actuelle sont empreintes de respect mutuel. A l’évidence, nous ne partageons pas la même vision quant à la mission actuelle du FLN. L’absence de consultations découle d’une conviction (partagée?) que nos divergences ne peuvent trouver leur solution, uniquement, dans le cadre interne du parti.

Des anciens cadres du FLN estiment que le parti n’a jamais eu le pouvoir. Bien au contraire, le pouvoir a de tout temps fait de l’ex-parti unique «un bouc émissaire» ou le souffre-douleur, partagez-vous cette vision?
De nombreux militants, encore en activité, partagent également cette opinion. Mes réponses aux questions précédentes vont dans le même sens.

En 2004, vous avez envoyé un mémorandum au président Abdelaziz Bouteflika dans lequel vous avez défini les maux de la sphère politique nationale. Vous avez émis des propositions, suggéré des solutions. Avez-vous le sentiment que vos messages ont été bel et bien entendus?
Le mémorandum auquel vous faites allusion, est envoyé, par respect, à Monsieur le Président de la République, le frère Abdelaziz Bouteflika. Mais il ne s’adresse pas uniquement à lui. Les destinataires visés ou intéressés sont multiples. Pour répondre franchement à votre question, et à moins que mon sens de l’observation ne m’ait fait défaut, je n’ai pas le sentiment d’avoir été entendu. J’ajouterais que lors de la rédaction de cet écrit, je ne me faisais pas beaucoup d’illusions sur ses retombées concrètes. Mais je ne doutais pas, non plus, de sa nécessité et de son utilité.

Vous avez lancé, en coordination avec MM.Mouloud Hamrouche et Hocine Aït Ahmed, une initiative de sortie de crise. L’opinion publique s’interroge sur la suite donnée à cette démarche.
La déclaration que vous évoquez ne constitue pas, dans l’esprit de ses promoteurs, une initiative politique ficelée, dans le sens qu’on attache actuellement à cette expression. Mais c’est plutôt un appel à une conjonction d’initiatives. L’esprit qui a présidé à sa rédaction va dans le sens de l’ouverture et non dans celui de l’exclusion ou du positionnement. Les échos qui nous sont parvenus à son sujet sont, généralement, favorables. Beaucoup souhaitent une suite plus concrète à cette démarche. Ce qui est logique et intéressant de mon point de vue.

Mehri est sorti de son mutisme le 3 janvier dernier pour défendre, dans une contribution publiée par la presse nationale, la thèse selon laquelle la prolongation ou non du mandat du Président, sans changement radical du système de pouvoir, conduit le pays aux mêmes résultats. Autant dire que la situation n’est pas encore propice pour réviser le texte fondamental?
Le pouvoir actuel, en tant que système de gouvernement, a fait son temps. Son architecture et son fonctionnement tendent à éviter ou limiter la démocratie et non de la construire. L’expérience de son changement démocratique et pacifique, commencée à la fin des années quatre-vingt, a malheureusement échoué. La crise profonde et multiforme que vit notre pays, à la suite de cet échec, dure depuis 18 ans. Plus que le double, en durée, de la guerre de Libération nationale. Cette crise n’a pas supprimé la nécessité de changement. Elle l’a rendue encore plus impérieuse et plus difficile à gérer. C’est faire preuve de grande légèreté, que de présenter la prolongation du mandat présidentiel comme la solution aux problèmes majeurs de notre pays, et le moyen adéquat d’assurer la continuité de l’Etat. Rappeler les mérites, les qualités et les compétences du Président de la République, et ils sont réels, pour justifier cette démarche n’est pas convaincant. Le projet de troisième mandat me paraît plutôt comme une tentative risquée de masquer l’impasse à laquelle se heurte la gestion administrative et sécuritaire de la sphère politique. Gestion qui a émoussé et neutralisé tous les mécanismes de fonctionnement et d’alternative démocratiques. Une autre question se pose dès maintenant. Si le pays continue à être géré de la même façon, dans quelle situation va-t-il se trouver à la fin du troisième mandat? La révision de la Constitution, en l’occurrence, est une question subsidiaire. Elle découle du projet politique proposé. Si on s’inscrit dans la perspective d’un véritable changement démocratique et consensuel, c’est une refonte profonde de la Constitution qui s’impose. J’ajoute que le processus d’élaboration et d’adoption d’un texte constitutionnel est aussi important que son contenu. La Constitution de 1989, dont j’approuvais l’orientation générale, a péché, à mon sens, par son processus d’élaboration et d’adoption. On a raté, je le crois, l’occasion d’un véritable débat politique préalable à sa rédaction et l’implication, pour son adoption, d’une représentation populaire large et authentique. Cette manière d’introduire la Constitution de 1989, pourtant riche en promesses de changement, a été un facteur de fragilité, largement exploité par la suite. Mon désaccord sur ce point avec l’environnement décisionnel, je l’ai expliqué directement au président Chadli Bendjedid. Quelques hauts responsables étaient également au courant de ma position.

Quelle appréciation, faites-vous, en tant qu’observateur, de la sphère politique nationale? Traduit-elle des difficultés objectives de l’action politique? Ou consacre-t-elle l’échec de la classe politique?
Pour vous répondre, je vais faire un parallèle simple entre l’économique et le politique. La gestion administrative de l’économie -même si cet argument est utilisé, par certains, pour justifier un libéralisme sauvage- est généralement considérée, aujourd’hui, comme un mode de gestion obsolète et inefficace. Les expériences de ce mode de gestion se sont soldées, dans différents pays, par des résultats négatifs chiffrables. La sphère politique et son principal outil, l’information, sont soumis, en Algérie, depuis des décennies, à une gestion administrative d’autant plus pesante qu’elle est occulte et donc non responsable. Quelles sont, aujourd’hui, les résultats de ce mode de gestion et à quelles conséquences a-t-il abouti? Dans ce cas, bien sûr, les résultats ne sont pas chiffrables. Mais les conséquences sont aussi graves et négatives que la gestion administrative de l’économie. En outre, la gestion administrative du politique accapare en grande partie la gestion de l’économique. La désolation que connaît la sphère politique algérienne est, essentiellement, la conséquence directe de ce mode de gestion. Le champ politique est jonché de victimes consentantes ou résignées. Les militants des partis politiques et des organisations sociales connaissent parfaitement cet état de choses. Ils constatent, désarmés, que la sphère politique est réduite, en dépit des qualités et des mérites des hommes qui s’y activent, à fonctionner comme un produit dérivé de la gestion administrative et non comme émanation de la dynamique sociale. Ils constatent aussi que cette sphère politique ne traduit pas les réalités de la société algérienne, ni ses capacités à s’imbriquer, positivement, dans l’action politique. Dans ces conditions, parler de l’échec de la classe politique revient à déplacer le problème. On ne peut porter un jugement valable sur la classe politique que lorsque celle-ci est l’émanation normale de la dynamique sociale.

L’Algérie a engagé depuis 10 ans des réformes dans plusieurs secteurs. Des centaines de milliards sont injectés dans différents projets. Mais le citoyen algérien peine à percevoir les fruits de ces réformes. Sur le terrain, l’on ressent un véritable malaise social. Comment expliquer ce paradoxe?
Je ne peux, évidemment, donner un avis sur les réformes entreprises dans les différents secteurs. D’autres Algériens, plus qualifiés et mieux informés, peuvent le faire plus valablement. Je tente simplement, en réponse à votre question, de situer le discours sur les réformes et l’action qu’il induirait, dans un contexte politique général, susceptible de fournir une grille de lecture et d’analyse. L’engouement velléitaire pour les réformes traduit le désir louable de hisser notre pays, dans tous les domaines, au niveau des pays développés. Mais les démarches pour concrétiser ces réformes sont dominées, plus ou moins, par ce qu’on peut appeler la mentalité de la ligne bleue. Par référence à la fameuse ligne tracée, presque par surprise, pour réglementer la circulation automobile sur les autoroutes de la capitale.
A l’origine, il y a l’intention louable de répondre à des nécessités de changement ou de réformes. Mais cette intention est vite limitée, déviée ou complètement annihilée par l’insuffisance ou l’absence totale de maturation politique et technique des projets. Le dialogue et le débat, instruments indispensables de cette maturation, étant considérés comme une perte de temps, on lui préfère le décret, la décision ou l’injonction par le haut qu’on croit plus efficaces. Cela rejoint la nature même du pouvoir politique. D’où l’incompréhension, le manque de motivation et la démobilisation de cadres compétents et d’un environnement susceptible de susciter l’adhésion et l’engagement. Il s’ensuit, évidemment, du malaise et de la déception.
Prenons un domaine que je connais un peu, comme parent et praticien, le secteur de l’éducation. Sans émettre un jugement définitif sur les réformes en cours, j’y relève, néanmoins, nombre d’indices de cette mentalité de ‘’ligne bleue’’. Ce qui m’amène à partager les inquiétudes fondées des éducateurs et des parents d’élèves, quant aux conséquences à moyen et à long termes de cette approche de réformes.

Que pensez-vous de la polémique sur l’évangélisation qui a pris de l’ampleur depuis le début de cette année?
Je suis évidemment peiné par cette polémique. Mais je pense qu’elle véhicule une part de manipulation dont le degré est difficile à déterminer. Nous savons tous, en effet, que la religion et l’information sont manipulées, quotidiennement, à des fins multiples. Si je m’en tiens aux informations et aux discours alarmistes développés sur le sujet, je dois en conclure que les Algériens, contrairement à leur comportement durant l’occupation française de leur pays, acceptent maintenant, facilement, de changer de religion.
Tout comme ils acceptent de tuer d’autres Algériens, d’être des kamikazes et des harragas. Alors, la question simple et grave qui se pose est: pourquoi ont-ils changé? Pourquoi sont-ils devenus ce qu’ils sont devenus? Il est très important, à mon avis, d’avoir le courage et la lucidité de chercher une réponse à cette question.

L’Algérie qui se targue d’avoir vaincu le terrorisme, peine à déraciner le mal de l’extrémisme, de l’avis même des autorités. Comment a-t-on pu arriver à cette situation? L’enfant-kamikaze traduit-il l’échec de la société civile face à ce fléau?
La réponse à ces questions passe par une définition claire et convenue des termes «terrorisme» et «extrémisme». L’entreprise, j’en conviens, n’est pas aisée. Le sujet a même fait l’objet d’un très vif échange entre la délégation du FLN et les membres du Haut Comité d’Etat lors d’une séance de Dialogue national en 1992.
Le HCE reprochait au FLN l’absence, dans ses prises de position politiques, de condamnation du terrorisme. La délégation du FLN a exhibé, à ce moment-là, la résolution adoptée par le Comité central réuni en session extraordinaire à Batna, en février 1992. Le texte de cette résolution stipule en effet: «…le Comité central, après avoir passé en revue les événements qui ont causé la mort de nombreux Algériens, se recueille devant la mémoire des victimes, condamne avec vigueur le recours à la violence et la menace d’y recourir, comme moyens d’action politique. Condamne l’extrémisme verbal qui fait le lit de la violence et prépare à sa banalisation…».
Le HCE estimait, malgré tout, que la condamnation n’est pas explicite tant que le mot «terrorisme» ne figure pas dans le texte. La délégation a expliqué que le FLN n’utilise pas ce terme parce qu’il est équivoque: «Nous étions tous, vous et nous, des terroristes dans le discours colonialiste. Le terroriste, dans la mémoire collective de notre peuple, est plutôt le militant d’une cause juste, Algérien ou Palestinien. Même au cinéma, Hassen Ettero est plutôt un personnage sympathique. Nous regrettons que le HCE ait fait sienne la terminologie de Sawt el Bilad et laissé la terminologie de la Révolution algérienne à ceux qu’il appelle terroristes.»
Mais tout cela nous éloigne, peut-être, de votre question, à laquelle je réponds ceci: les victoires, en politique sont, souvent, relatives. Mais les contours de la victoire revendiquée officiellement, contre la violence politique en Algérie, sont carrément flous.
Cela est dû à l’absence, et même au refus d’une réelle solution politique du phénomène de la violence, car feignant d’oublier que, même aveugle, la violence a toujours des racines politiques.
Quant à l’extrémisme, terme aussi équivoque que le terrorisme, c’est une notion relative. Mais comment définir les positions extrêmes en politique en l’absence d’une vie politique réelle, régulée par une dynamique sociale? Le kamikaze, phénomène inconnu même durant la résistance à l’occupation étrangère, est certainement le symbole d’un échec. Echec de la société civile, mais aussi échec de la société politique, muselées, l’une et l’autre, par une gestion administrative et sécuritaire occulte et non responsable.

Le président français Nicolas Sarkozy a souhaité la présence du président Abdelaziz Bouteflika au Sommet de la francophonie. L’occasion de rebondir sur les relations algéro-françaises. Comment les jugez-vous? Seront-elles plus pragmatiques sous l’ère de Sarkozy?
Je comprends parfaitement que le président français, ou simplement le citoyen français, souhaite la présence du Président Bouteflika au Sommet de la francophonie. Je ne suis pas sûr que beaucoup de Français comprennent que le peuple algérien ne souhaite pas cette présence. Cela illustre toute la distance qui nous sépare de la notion de réciprocité et d’équilibre qui constitue le socle des relations entre les peuples. Ce déficit n’est pas dû, uniquement, à des facteurs objectifs. Il est aussi le résultat d’une conception à sens unique, toujours dominante en France, des relations entre les peuples, cultures et civilisations. Dans l’élan des Accords d’Evian, et en guise de préambule au protocole de la coopération culturelle et scientifique, la France et l’Algérie ont pris l’engagement, pour que chaque partie enseigne la langue et la civilisation de l’autre. L’Algérie a largement honoré son engagement. La langue française est, aujourd’hui, plus répandue dans la société algérienne qu’au temps de l’occupation française.
La politique suivie en France à l’égard de l’enseignement de la langue arabe, depuis l’Indépendance de notre pays, a été exactement à l’opposé de son engagement. En simplifiant, cela veut dire ceci: vous avez besoin de notre langue, vous devez donc nous comprendre. Nous n’avons pas besoin de l’arabe, donc, nous ne sentons pas la nécessité de vous comprendre. Sinon, nous le faisons à travers notre propre langue. Mais la francophonie se situe en dehors de cet aspect des relations bilatérales algéro-françaises. Elle est le condensé de la politique de la France pour la défense et l’expansion de la langue française dans le monde.
A travers la francophonie, la France s’est dotée d’une stratégie pour prendre part à ce qu’on appelle «la bataille des langues».
Logiquement, l’Algérie n’est pas concernée par cette bataille ou alors elle est concernée autrement. Politiquement, l’Algérie, qui a connu, durant plus d’un siècle une francisation forcée, ne peut cautionner la stratégie de la France dans cette bataille.
Ce qui précède démontre, amplement, que les relations franco-algériennes sont complexes par nature et chaotiques au niveau de la gestion.
Je ne peux juger ni prévoir, comment la partie française envisage leur développement ou leur gestion. Mais je crois que l’Algérie doit consentir des efforts soutenus pour leur approfondissement et leur rationalisation. Les relations entre les peuples ne sont pas le produit d’une fatalité qui dépasse l’imagination et l’intelligence des hommes.
N’oublions pas qu’aux pires moments de la Guerre d’Algérie, la Révolution algérienne a toujours fait la distinction entre le peuple français et le régime colonial. Mais n’oublions pas, également, que le rejet vigoureux des relents du colonialisme est le chemin le plus sûr des relations saines et fécondes avec le peuple français.

Le Maroc intensifie ces derniers mois ses appels pour la normalisation de ses relations bilatérales avec l’Algérie. Une normalisation qui, de son avis, passe inéluctablement par l’ouverture des frontières. Quelle lecture faites-vous de ce message?
Je ne peux que souhaiter la normalisation des relations entre l’Algérie et le Maroc. Ce souhait est partagé, j’en suis persuadé, par les peuples marocain et algérien. Leur intérêt, bien compris, le commande. Ce message, quelles que soient les intentions de ses auteurs, s’inscrit dans la bonne direction. La situation de blocage de ce dossier est malsaine. La responsabilité en incombe aux deux parties. Je suis persuadé qu’un fonctionnement démocratique des institutions des deux pays aurait pu éviter les situations de blocage et régler les problèmes objectifs qui peuvent surgir entre les deux pays. J’espère que le cinquantenaire de la Conférence de Tanger donnera le départ d’un véritable renouveau des relations entre le Maroc et l’Algérie.

Entretien réalisé par Achira MAMMERI