Fin de la « mission d’information » d’une délégation onusienne

Fin de la « mission d’information » d’une délégation onusienne

ALGER, 3 août (AFP) – La délégation onusienne de six membres, arrivée le 22 juillet à Alger a achevé lundi sa « mission d’information » par une rencontre avec le président Liamine Zéroual, a indiqué le porte-parole des Affaires étrangères Abdelaziz Sbaa.

M. Sbaa s’est refusé à divulguer la date de départ d’Algérie de la délégation qui, selon des sources proches d’elle, devrait quitter Alger mardi pour Lisbonne après une visite « privée » de certains de ses membres dans le sud algérien.

M. Sbaa a estimé que la délégation s’était conformée au mandat conclu avec Alger et avait agi en tant que « mission d’information » rejetant les déclarations de chefs de partis et de journaux qui l’avaient qualifiée de « commission d’enquête qui ne dit pas son nom ».

« Ces déclarations sont exagérées. La délégation a agi conformément à ce qui était convenu avec le gouvernement, dans un cadre légal », a estimé M. Sbaa lors de son point de presse hebdomadaire.

Les autorités algériennes avaient exclu, dès le départ, toute rencontre avec des « hors la loi », dans une allusion aux dirigeants du Front islamique du salut (FIS-dissous) et aux groupes armés. Une rumeur de rencontre avec les numéros un et deux du FIS, Abassi Madani et Ali Belhadj, avait été rapidement démentie.

La délégation, lors de son séjour, a reçu des responsables d’associations, des chefs de partis, des avocats, dont certains proches du FIS, des journalistes, des syndicalistes, des patrons d’enteprises. Le Front de libération nationale (FLN-ancien parti unique) et le parti islamiste Ennahda, avaient décliné l’invitation.

Les six membres de la délégation se sont également rendus sur les lieux de massacres de civils à Beni Messous, près d’Alger et à Tlemcen (ouest) et ont visité la prison Serkadji d’Alger qui abrite plusieurs islamistes, dont l’ancien chef du Groupe islamique armé (GIA) Abdelhak Layada, condamné à mort.

Vendredi dernier, la délégation s’était rendue en Kabylie, theâtre fin juin de violentes émeutes ayant fait trois morts à la suite de l’assassinat du chanteur Lounès Matoub, le 25 juin dernier.

La mission onusienne, conduite par l’ancien président portugais Mario Soares avait, dès son arrivée, rencontré le chef du gouvernement Ahmad Ouyahia, plusieurs ministres et le chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), le général de corps d’armée Mohammad Lamari.

La mission qui a notamment posé de nombreuses questions sur les droits de l’Homme, est restée très discrète, se refusant à toute déclaration, hormis quelques phrases anodines dans les couloirs du Sofitel, un palace d’Alger où elle a séjourné et reçu toutes les délégations.

Outre M. Soares, la délégation comprend l’ancienne ministre d’Etat française Simone Veil, l’ancien Premier ministre indien I.K Gujral, l’ancien Premier ministre jordanien Abdel Karim Kabariti, l’ancien représentant des Etats-Unis à l’ONU Donald McHenry et le ministre kényan de la Justice, Amos Wako.

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