A qui profite le dénigrement des généraux?

MANIP ET INTOX

A qui profite le dénigrement des généraux?

L’expression, 9 septembre 2001

Les débats sur les feuilletons Yous Nasrallah et Souaïdia Habib, reconvertis en écrivains pour la circonstance, ne sont pas totalement clos.

Voilà qu’on nous fabrique un autre scénario dont l’acteur principal est un officier supérieur de haut rang (encore un déserteur mal en point) qui s’est tu six années durant dans son exil doré pour sortir enfin de son mutisme, dans une période de turbulences que traverse le pays pour faire des révélations sur la chaîne qatarie El Djazira connue pour ses accointances avec l’internationale islamiste et son hostilité à toute forme de progrès en Algérie. Des révélations tirées d’une propagande mensongère de dénigrement contre l’institution militaire, la seule restée homogène et unie grâce à laquelle l’Algérie a survécu à une grave crise politique qui a failli l’emporter en tant qu’Etat.
Simple citoyen que je suis, ayant suivi cette émission, les déclarations du sieur Samraoui appellent, de ma part, les remarques suivantes:
1- Au sujet de la mort du président Boudiaf: Lahbib Samraoui n’a pas hésité un seul instant à imputer l’assassinat du président Mohamed Boudiaf à la hiérarchie. L’assassin Boumarafi aurait été imposé, selon lui, à la dernière minute au commandant chargé de la garde rapprochée du président, mieux encore, même la grenade utilisée quelques instants avant le crime, provenait de son bureau. Si tel est le cas, pourquoi avoir attendu dix bonnes années pour faire cet aveu? Pourquoi ne pas avoir démissionné pour marquer votre désaccord avec vos chefs hiérarchiques? Pourquoi avoir fui vos responsabilités en ne mettant pas en garde le président du danger auquel il s’exposait en se déplaçant à Annaba? D’autant plus que, toujours selon vous, le président devait être éliminé à Oran, mais le plan a échoué par la faute d’un policier bigot! Un plan minutieusement élaboré par les services spéciaux va tout simplement se briser contre la vigilance d’un simple policier. Je vous conseille à l’avenir de vous taire car votre pilule est d’autant plus grosse qu’elle est difficile à avaler. Même certains citoyens d’habitude manipulables ont bien compris votre manège.
2- Au sujet des massacres collectifs de citoyens: Toute honte bue, vous avez eu le culot d’insulter la mémoire des milliers de jeunes soldats (appelés) morts en martyrs du devoir national en leur imputant les massacres collectifs perpétrés contre les civils que même les ONG d’habitude connues pour leur acharnement à l’égard de l’institution militaire, ne se font à présent plus d’illusions sur les noms des véritables commanditaires de ces crimes.
3- Au sujet de l’élimination programmée de Rabah Kébir: Si telle était vraiment l’intention des services de la DRS, n’aurait-il pas été facile pour ces derniers d’éliminer Rabah Kébir lorsqu’il était prisonnier en Algérie au lieu de programmer cette élimination sur le territoire d’un pays étranger avec tout ce qu’elle peut comporter comme risque notamment décrédibiliser le pouvoir algérien acculé déjà à l’époque de toute part. Vous avez, colonel, beaucoup d’imagination, ne dit-on pas qu’en voulant trop faire, on risque de tout perdre.
Ces remarques faites, il reste tout de même un point noir qui m’intrigue : Pourquoi les officiels algériens ne réagissent pas à temps pour démentir ces déclarations qui portent par leur gravité une atteinte à la crédibilité de l’Etat et aux institutions de la République? Sans vouloir prendre la défense de l’ANP, elle a suffisamment de compétences pour le faire, je me permets, quant à moi, et en tant que citoyen, de répondre à ces traîtres manipulés que l’armée ne sera jamais seule dans son combat pour faire échec à toute tentative de déstabilisation et j’ajoute que tous les Algériens, dans leur écrasante majorité, sont des soldats potentiels au service de la patrie et de la démocratie.

Aouane MED

 

 

 

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