Vers une grande protestation

SNAPAP Réaction

Vers une grande protestation

L’Actualité, 14 août 2002

Le secrétaire général du Syndicat national des personnels de la Fonction publique (SNAPAP), Rachid Malaoui, a brandi la menace d’une paralysie du secteur de la Fonction publique dès la rentrée sociale. « Nous allons procéder à l’organisation d’un important mouvement de protestation », a-t-il déclaré, hier, lors d’un point de presse animé en son siège. Le SNAPAP compte recourir soit à une marche nationale soit à une grève illimitée. Le choix de l’action sera entérinée après consultation des unions du SNAPAP et autres sections syndicales.

Ce rebondissement a fait suite à une information ayant circulé ces derniers temps, concernant une éventuelle augmentation des salaires qui touchera les travailleurs du secteur public. A ce sujet, Malaoui a précisé qu’ »il ne s’agit pas d’une augmentation des salaires au profit des travailleurs du secteur public, mais d’une augmentation des indemnisations qui serait de l’ordre de 5 000 DA. Seulement, uniquement pour trois secteurs vont en bénéficier, à savoir l’enseignement supérieur, la santé et l’éducation nationale. Ces trois secteurs représentent 40 % de l’ensemble des travailleurs de la Fonction publique « .Apparemment, cette augmentation ne touchera que les secteurs qui ont enregistré des mouvements de protestation au cours de cette année. En effet, il est à rappeler la grève des spécialistes de la santé publique, celle du CNES, sans oublier le secteur de l’éducation nationale,

Le secrétaire général du SNAPAP n’a pas caché son inquiétude quant à la perturbation que risque de connaître le secteur de la Fonction publique, une fois cette décision rentrée en vigueur. « Cette mesure va procéder au démantèlement de la Fonction publique », a souligné le secrétaire général. Et pour appuyer son analyse, il enchaîne :  » 500 000 travailleurs non concernés par cette indemnisation, soit 60 %, seront dépermanisés « .

En ce qui concerne le projet de statut de la Fonction publique qui sera présenté à l’APN durant la prochaine session, le conférencier a rappelé que

« la commission Sbih chargée d’élaborer ce statut n’a concerté le SNAPAP. Cette dernière a regroupé des représentants du ministère du Travail, le directeur général de la Fonction publique, et des représentants de l’UGTA. Alors que le ministère des Finances, l’acteur principal, n’a pas été associé à cette commission. En ce qui concerne la participation de l’UGTA à cette commission, Malaoui a déclaré : « C’est de la poudre aux yeux, car si Sidi Saïd voulait vraiment sauver la fonction publique, il se serait associé à nous pour sauver les travailleurs. Mais pour le moment, son souci majeur est de garder sa place à l’OIT (Organisation internationale du travail)  »

Radia Djouzi