Le CNES parle d’une participation de 80% à la grève

Débrayage à l’université

Le CNES parle d’une participation de 80% à la grève

Abdelkader Mostefai, Le Quotidien d’Oran, 13 mai 2002

Les syndicalistes du Conseil national des enseignants du supérieur (CNES ) sont convaincus de la légitimité de leurs revendications et se déclarent déterminés. Hier à l’occasion d’une conférence de presse animée par le porte-parole du CNES, celui-ci a indiqué que les enseignants du supérieur iront au bout de leurs revendications. La rencontre avec les journalistes était une opportunité pour les membres du bureau exécutif du CNES pour évaluer le taux de suivi de leur mouvement. Selon Noureddine Khouass, le taux de suivi le plus élevé de ce mouvement de grève a été enregistré à l’université de Bab-Ezzouar. Cependant si à l’USTHB le taux est de 80%, dans les autres universités, les syndicalistes du CNES ont enregistré des taux de suivi qui varient entre 50% et 70% .

Pour le porte-parole du CNES, «l’essentiel réside au niveau de l’adhésion et du soutien qu’exprime, de jour en jour, la famille universitaire à notre mouvement. La grève s’installe de plus en plus, c’est cela notre objectif», explique le coordonnateur du CNES.

M. Khouass dira aux journalistes que «cette grève de fin d’année» et qui vise selon lui, la non-tenue des examens et les délibérations, «est un ultime recours des enseignants qui ont toujours à coeur les préoccupations légitimes des étudiants et de toute la famille universitaire». A ce sujet, il indiquera que la «réhabilitation de l’université passera incontestablement par celle de l’enseignant». Pour le conférencier, «la responsabilité de la non-validation éventuelle de cette année universitaire incombera exclusivement aux pouvoirs publics qui détiennent seuls la clé des solutions». Et d’ajouter qu’«en tout état de cause les enseignants s’engagent à faire de ce qui est de leur pouvoir pour éviter que les étudiants supportent seuls le poids de la politique irresponsable menée à ce jour dans le secteur de l’enseignement supérieur». Sur ce chapitre, le conférencier dira aux journalistes que la plate-forme de revendications a été transmise au chef du gouvernement. Le contenu de cette dernière est relatif «au statut de l’enseignant de surcroît à la question salariale, à la réhabilitation de l’université algérienne et au rejet de toute tentative de remise en cause du secteur public de l’enseignement du supérieur».

Pour le coordinateur du Conseil national des enseignants du supérieur (CNES), les gouvernements successifs, depuis une dizaine d’années ont tous qualifié les revendications des enseignants du supérieur «de justes et légitimes» et ont tous pris, au nom de l’Etat l’engagement d’y répondre. «Ces engagements de même que les décisions de la commission nationale d’arbitrage qui a mis fin à la grève de 4 mois et demi en 98/99 et les mesures prévues dans la loi portant orientations universitaires sont restés lettre morte». Selon le conférencier, «cette année universitaire encore, les pouvoirs publics ont observé un silence total et calculateur devant les revendications et les actions de contestation mesurées, organisées par les enseignants. Aujourd’hui les enseignants sont déterminés à aller au bout de leurs revendications. Notre grève vise à bloquer le système de gestion des flux d’entrée et de sortie des étudiants qui demeure l’unique préoccupation des pouvoirs publics». Par ailleurs, le bureau exécutif du CNES a rendu public un communiqué à l’attention des étudiants et étudiantes. Dans le document, il est expliqué les raisons qui ont poussé les enseignants à recourir à la grève générale. Selon le communiqué du CNES, «les pouvoirs ont été informés par notre organisation, depuis le début de l’année, que les enseignants allaient organiser à la fin de l’année universitaire, un mouvement de grève nationale qui bloquera la gestion des flux d’étudiants, pour inciter ces pouvoirs à apporter des solutions urgentes adéquates et définitives».