Les affrontements se poursuivent dans plusieurs localités

Les affrontements se poursuivent dans plusieurs localités

 

Par Nacer Haniche, La Tribune, 21 juin 2001

Après les échauffourées de mardi dernier, la ville de Bouira a enregistré un calme relatif mais la situation demeurait tendue hier, les magasins ayant gardé leurs portes fermées toute la journée et la circulation réduite des véhicules faisant de Bouira une ville qui attend un embrasement. Aux environs de 10h00, plusieurs centaines de manifestants venus d’Aït Laaziz ont tenté de marcher en direction du chef-lieu. Arrivés au carrefour de Boghni, situé à 2 kilomètres à l’ouest de Bouira, ils ont trouvé un impressionnant dispositif des forces anti-émeute qui les a empêchés d’entrer dans la ville. Les manifestants ont d’abord bouclé la RN 5 à l’aide d’une remorque de camion. Les autorités se sont rendues sur place pour négocier le retrait des émeutiers mais ces derniers ont exigé la libération de deux d’entre eux, arrêtés dans la journée de mardi dernier.Cela fait, des groupes de jeunes ont voulu forcer le dispositif sécuritaire avec des jets de pierres et, à leur retrait, des jeunes ont incendié un champ de blé et d’avoine appartenant à un privé et ont parlé de 9 blessés au total.Dans les autres localités situées à l’est de Bouira, les choses ont empiré l’après-midi. Il semble que les rencontres qu’ont eues les représentants des archs avec les autorités se sont soldées par un échec ou, peut-être, que ces derniers auraient perdu leur contrôle sur les jeunes manifestants car, à 16h00, on apprenait de sources officielles que près des brigades d’El Esnam, Bechloul, Mchedallah et Chorfa, des dizaines de jeunes étaient en train de jeter des pierres en direction des gendarmes. C’est ce qui a été qualifié par les mêmes sources de situation grave.Dans la localité de Mchedallah, les émeutes ont été déclenchées dans la soirée de mardi dernier quand un groupe de manifestants a barricadé la RN 26 pour empêcher le passage d’un convoi de CNS qui allait en direction d’Akbou. Ces derniers ont livré ensuite des affrontements contre les forces anti-émeute avant de saccager l’ONACO et les locaux de l’EDIED, pillés par la suite. La compagnie de gendarmerie a été assiégée par les émeutiers qui n’ont pas cessé de lancer des pierres et des cocktails Molotov. La réaction des brigadiers anti-émeute a fait disperser les manifestants, dont un blessé à la main, alors que deux véhicules utilitaires des gendarmes ont été incendiés.Les informations font état de la poursuite des émeutes jusqu’au lever du jour. Quant à la localité de Haïzer, que nous n’avons pas pu rejoindre, nous avons appris qu’elle a connu une baisse de tension après les scènes d’affrontements de mardi dernier. Ce qui a eu lieu après la libération d’une vingtaine de manifestants arrêtés par la gendarmerie.

N. H.

 

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