La France et la Commission européenne appellent à une «solution politique» en Algérie

Réagissant aux événements de Kabylie

La France et la Commission européenne appellent à une «solution politique» en Algérie

La position de la CE vient après celle du Parlement européen qui a été sévèrement critiquée

Ahmed Kaci, La Tribune, 29 mai 2001

La France a de nouveau appelé à une «solution politique», hier, à la crise algérienne, où des affrontements entre jeunes manifestants et forces de l’ordre se poursuivent depuis la mort du jeune Guermah Moumouh dit Massinissa à la veille de la célébration du Printemps amazigh, assassiné dans les locaux de la gendarmerie nationale.Dans sa déclaration, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, François Rivasseau, a estimé que «la persistance d’une situation particulièrement tendue en Kabylie ne rend que plus nécessaire une solution politique». Il y a quelques semaines, Hubert Védrine avait déclaré : «Nous ne pouvons pas rester silencieux aujourd’hui face à ces événements et face à la violence de cette répression […] C’est par le dialogue politique que l’on peut apporter des solutions à ce problème aussi aigu, aussi grave et aujourd’hui pathétique.»On se souvient que les autorités algériennes avaient été indignées par les déclarations du Quai d’Orsay et avaient jugé «inacceptable» cette prise de position mais, devant la détérioration de la situation, la France revient à la charge et appelle au dialogue politique.Toujours au chapitre des réactions internationales, la Commission européenne (l’organe exécutif de l’Union européenne) prône, elle aussi, le dialogue. Selon la déclaration de la Commission européenne, la crise actuelle en Kabylie met en valeur la «nécessité d’engager un processus de dialogue entre toutes les parties concernées». L’organe exécutif de l’Union européenne estime que cette crise trouve son origine dans des «causes structurelles, économiques, sociales» et «peut-être le statut des minorités», selon le porte-parole du commissaire européen pour les Relations extérieures, Chris Patten.La position de la Commission européenne vient après celle du Parlement européen qui a été sévèrement critiqué par les partis politiques algériens, notamment les «nationalistes» du RND et du FLN mais aussi par le FFS. Le Parlement européen avait, dans sa déclaration, usé du terme «peuple berbère», inapproprié pour décrire la situation qui prévaut en Kabylie. Le Parlement européen a dû s’excuser et retirer cette qualification. La Commission européenne paraît avoir saisi cette leçon en se demandant si «peut-être le statut des minorités» serait à l’origine des événements de Kabylie.Il est simplement à craindre que même cette notion de minorité soit mal interprétée une fois encore car la Kabylie n’est pas l’expression d’un problème minoritaire. Au contraire, les problèmes qu’elle pose sont des problèmes d’ordre national, y compris la question de tamazight.Enfin, il est à rappeler que la Commission européenne a assuré que les événements actuels n’avaient pas d’incidence sur les négociations en cours entre l’Union européenne et Alger sur la conclusion d’un accord d’association. Et à ce titre, des «progrès remarquables» ont été enregistrés dans ces négociations et les deux parties espèrent les conclure d’ici à la fin de l’année, a ajouté le porte-parole.

 

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