Congrès du FIS à Bruxelles
Congrès du FIS à Bruxelles
Un nouveau bureau exécutif dici fin septembre
Après trois années de préparatifs et de multiples reports, le FIS dissous a enfin pu tenir son congrès tant annoncé, le 3e du genre depuis sa création, les 3 et 4 août (samedi et dimanche derniers) à Bruxelles.
Par Mohamed Tayeb, Le Jeune Indépendant, 6 août 2002
Clandestinité oblige, les responsables du parti ont réussi le pari de tenir secrète la tenue de ces assises placées sous le signe de «la constance» et de «lunité», à lexception, selon toute vraisemblance, de la présence dun journaliste dun titre de la presse nationale.
Selon un communiqué rendu public à lissue des travaux, ce congrès sest tenu en dehors du pays «à cause de la répression qui cible le parti en Algérie». Bien quils estiment que la préparation initiée par feu Abdelkader Hachani sest faite sans «exclusion ni marginalisation», les responsables du FIS ont omis de signaler le refus de Kébir et de ses partisans dassister au congrès. A cette occasion, le parti dissous a pris un certain nombre de décisions aux fins dunifier ses rangs et de consolider ses structures. Les plus importantes auront été la réaffirmation de la position des leaders historiques du FIS, Abassi Madani et Ali Benhadj, en qualité de président et de vice-président, la dissolution des trois instances le représentant à létranger depuis 1991, celles notamment dirigées par Kébir, Haddam et Zaoui, lélection de 13 nouveaux membres au conseil consultatif (madjliss echoura) qui reste la seule et unique instance légitime et véritablement représentative du parti à lintérieur et à lextérieur du pays.
Quant au programme dactions décidé à lissue de longues heures de délibération à huis clos, le conseil consultatif a élu une commission provisoire chargée de le représenter jusquà lélection, dici à la fin de septembre, dun bureau exécutif qui fera office dinstance suprême du parti. Ladoption dune plate-forme politique explicitant la vision du FIS pour sortir le pays de la crise et mettre fin au conflit a été, en outre, adoptée à loccasion, et devra constituer un document de base au débat approfondi que compte initier le FIS avec les partis et les personnalités politiques nationales «authentiquement engagés» dans la quête dune solution juste et globale à la crise. Invités en tant que personnalité nationales, Ahmed Ben Bella, Taleb Ibrahimi, Ali Yahia Abdenour, Abdelhamid Mehri, Ahmed Ben Mohamed, nont pas assisté à louverture des travaux, hormis Abdelhamid Brahimi et Larbi Alili, secrétaire général de Justicia Universalis.
Lallocution de bienvenue a été lue par Mourad Dhina, membre de la commission de préparation, alors que Brahim Filali a fait lecture de lordre du jour des travaux. Les travaux de la 1re séance du samedi ont été présidés par lex-président dAPC dAïn Benian et lhonneur de présenter aux congressistes la lettre dAbassi Madani et les orientations dAli Benhadj est revenu respectivement à Mustapha Habès et à Merzouk, représentant la région Amériques. Enfin, si Kébir semble bouder la démarche de certains responsables de son parti, Ahmed Zaoui, qui dirige depuis Londres le conseil de coordination, a annoncé quil se conformait totalement aux décisions prises par le congrès. M. T.
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Boukhamkhem au sujet du congrès du FIS dissous
Une réunion pour «les règlements de comptes»
Par Aït-Chaâlal Mouloud, Le Jeune Indépendant, 6 août 2002
Le cheikh Abdelkader Boukhamkhem, membre du majliss echoura (conseil consultatif) du FIS dissous na pas vu dun bon il la tenue en Europe dun congrès du FIS dissous qui a servi, selon lui, à régler des comptes et exclure de légitimes dirigeants du parti. Ne lui reconnaissant aucune légitimité, M. Boukhamkhem a affirmé, hier, quil sopposait à ce congrès et sinscrivait en faux par rapport aux décisions prises étant donné que la direction légitime du FIS était absente, notamment Abassi Madani, en résidence surveillée depuis 1998, et Ali Benhadj, incarcéré depuis 1992 à la prison militaire de Blida. Dans une déclaration au Jeune Indépendant, le dirigeant du FIS a accusé quelques dirigeants du parti dissous «de sêtre servis du prétexte du congrès pour régler des comptes et éliminer certains dirigeants du parti notamment Rabah Kebir», le chef de la délégation parlementaire du FIS à létranger. Pour le cheikh Boukhamkhem, «le parti navait pas besoin dun congrès ou dune réorganisation de ses structures, mais plutôt dinitiatives devant favoriser lavènement de la paix en Algérie», estimant que «la situation actuelle imposait aux dirigeants du FIS de militer pour le rassemblement et non pas pour lexclusion ou la marginalisation des cadres authentiques du parti» «Le temps pour les dirigeants du FIS est de militer davantage pour la libération des chouyoukh emprisonnés ainsi que tous les détenus dopinion et duvrer en faveur du règlement de la question des disparus», a t-il ajouté. Le membre du majliss echourra a estimé que ceux qui ont organisé ce congrès «sont une minorité ne représentant queux-mêmes» Invité à se prononcer sur la lettre transmise par le leader du FIS aux participants au congrès, M. Boukhamkhem a indiqué que «beaucoup de lettres ont été attribuées au Cheikh Abassi et même si celle-ci était authentique, elle ne représentait quun point de vue que nous respectons» «En tout état de cause, il aurait été plus judicieux que le contenu de cette lettre fasse lobjet de consultations de la part de tous les dirigeants légitimes du FIS» Sagissant des informations faisant état dune caution apportée au congrès par le numéro 2 du FIS, Ali Benhadj, M. Boukhamkhem a fait savoir quil doutait que Benhadj ait initié une telle chose «sachant que ce dernier a toujours uvré en faveur du rassemblement du FIS». A. -C. M.