FFS: déclaration du 25 juin 2001

FFS
Front des Forces Socialistes

Secrétariat national

Déclaration

Pendant que les forces de sécurité se déchaînent avec une rare violence et instaurent un climat de terreur, le pouvoir continue de faire l’impasse sur des revendications démocratiques, exprimées dans plusieurs wilaya du pays.

Le mépris et l’arrogance affichés par les plus hautes autorités du pays à l’endroit d’un mouvement de dissidence nationale citoyenne renseignent sur cette volonté de jouer le pourrissement pour non seulement provoquer l’essoufflement, mais surtout pour créer les conditions d’une perversion du sens de la contestation et permettre aux apprentis-sorciers, complices des forces de sécurité d’agir pour semer la confusion et le désordre.

C’est dans ce contexte extrêmement grave qui aurait nécessité des mesures politiques urgentes, à commencer par l’arrêt immédiat de la répression, que l’APN s’apprête à ouvrir « un débat général sur la situation dans le pays ».

Après deux mois de répression sauvage et sanglante qui a fait des dizaines de morts, des centaines de blessés et de nombreux disparus, les décideurs sortent leurs « parlementaires » de leur mutisme complice pour tenter de ravaler une façade brisée par les événements.

Le FFS considère que ce débat arrive trop tard. Il aurait été du devoir d’un parlementaire, dans des nations où la représentation populaire n’est pas une fiction, de dénoncer et d’intervenir lorsque des forces de sécurité tirent à balles réelles sur des manifestants désarmés.

Le FFS qui a accepté de siéger dans ce parlement-croupion pour se faire le porte-voix de ces millions d’Algériennes et d’Algériens privés de leur droit à la participation politique a décidé de boycotter cette mise en scène.

Devant la gravité de la situation, le FFS a instruit ses parlementaires d’agir, par le biais de leur immunité, sur le terrain de la solidarité avec les populations en deuil.

Le FFS, fidèle à ses engagements, ne saurait se rendre complice, en cautionnant un simulacre de débat, d’un stratagème dont la finalité n’est autre que de vider de sa signification une contestation pacifique et populaire qui exige un changement radical du système.

Les Algériennes et les Algériens ne sont pas dupes des tentatives du pouvoir de réduire la force et la portée historique de ce grand mouvement démocratique en brandissant, dans le sillage des régimes staliniens finissants, le spectre du complot extérieur et intérieur.

Cela ne fait que renforcer la détermination du FFS à agir au plan international en faveur du peuple Algérien privé de tout recours, pour mettre fin l’impunité dont continue des jouir le cartel de généraux qui ont droit de vie et de mort sur les Algériens, qui ont privatisé les institutions et qui s’adonnent au pillage des richesses de la Nation.

Le FFS qui a maintes fois appelé à la vigilance se félicite de l’extraordinaire maturité des populations et des jeunes en particulier qui sont restés dignes, solidaires et fidèles à l’essence pacifique et démocratique de ce mouvement historique.

Le FFS appelle à la poursuite de la mobilisation pacifique et soutient toutes les initiatives et actions visant à imposer une refondation démocratique de l’Etat pour la restitution au peuple Algérien de son droit à l’autodétermination.

Alger, le 25 juin 2001

P/le Secrétariat national
Le Premier secrétaire
Ali Kerboua

 

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