Les 39 ministres de Benflis

LES 39 MINISTRES DE BENFLIS

Paris, 21 juin 2002 – La liste du nouveau gouvernement,
commentée par Algeria Interface.

LES NOUVEAUX MINISTRES

Mohammed Charfi: ministre de la Justice, garde des sceaux. Un proche d’Ali Benflis. Il a occupé le poste de secrétaire général du ministère de la Justice, lorsque l’actuel chef du gouvernement dirigeait ce département, entre 1989 et 1990 (gouvernements Merbah puis Hamrouche).

Khalida Toumi-Messaoudi: ministre de la Communication et de la Culture, porte-parole du gouvernement. Cette ancienne figure du mouvement féministe, a été élue députée en 1997 sur les listes du RCD, parti dont elle a dirigé le groupe parlementaire. Elle a l’oreille du président, dont elle a été la conseillère officieuse.

Abdelmadjid Attar: ministre des Ressources en eau. L’ancien patron de la compagnie pétrolière Sonatrach a été pressenti en mars dernier à la tête de l’opérateur historique Algérie Telecom. Il a notamment participé au lancement de l’offre pour l’ouverture du capital d’Air Algérie en tant que directeur du holding d’Etat Chimie-Pharmacie-Services (CPS), aujourd’hui dissous.

Mustapha Benbada: ministre de la Petite et moyenne entreprise et de l’Artisanat. Député et membre du MSP de Mahfoud Nahnah. Il s’est présenté sur les listes du parti dans la capitale du M’Zab, Ghardaïa.

Nouredine Salah: ministre de l’Education nationale. Il a fait partie de la Commission de la réforme de l’éducation (Commission Benzaghou, CNRSE), mise en place par le président Bouteflika après son élection, en 1999.

Rachid Harraoubia: ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Membre dissident du FLN, un ancien du groupe «réconciliateur» d’Abdelhamid Mehri. Il a été professeur et recteur de l’université de Bab Ezzouar, à Alger.

Zine Eddine Youbi: ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication. Député du FLN, cet ingénieur en aéronautique a dirigé l’université de Blida.

Abdelhamid Abad: ministre de la Formation et de l’Enseignement professionnels. Ce membre du FLN a fait partie du Conseil de l’ordre des médecins.

Mohamed Nadir Hamimid : ministre de l’Habitat et de l’urbanisme. Ce doyen des walis (préfets) algériens a été en poste à Tizi-ouzou puis Constantine. Un fonctionnaire de carrière proche du général Larbi Belkheir.

El-Hachemi Djaaboub: ministre de l’Industrie. Député du parti de Mahfoudh Nahnah (circonscription de Mila, près de Constantine) dans la précédente législature, il a dirigé la commission Pêche, agriculture et environnement de l’ancienne Assemblée.

Tayeb Louh: ministre du Travail et de la sécurité sociale. Cet ancien magistrat s’est battu pour le droit à la liberté provisoire et a fait beaucoup de bruit en s’opposant au ministre de la Justice Mohamed Adami (gouvernement Ouyahia, 1996). Élu du FLN à Tlemcen, il a dirigé le Syndicat national des magistrats et a fait partie de la commission de réforme de la justice (CNRJ), dirigée par le juriste Mohand Issad.

Tayeb Belaiz : ministre de l’Emploi et de la solidarité nationale. Un autre ancien magistrat, proche du FLN.

Noureddine Taleb : ministre des Relations avec le Parlement. Ancien bâtonnier de Annaba, où il a dirigé la liste FLN aux élections législatives de mai 2002.

Smaïl Mimoune : ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques. Membre du parti de Mahfoud Nahnah (MSP), il a été directeur central du ministère. Il remplace son ancien patron, Amar Ghoul, également dirigeant du MSP.

Boutheina Chériet : ministre déléguée auprès du chef du gouvernement, chargée de la famille et de la condition féminine. Députée FLN à Alger, ce professeur à l’université d’Alger, parfaitement trilingue, a travaillé sur les mouvements féministes et l’Islam. Elle est l’auteur d’une étude, «Islamism and Feminism: Algeria’s Rites of Passage to Democracy», publiée en 1992.

Fatma Zohra Bouchemla : ministre déléguée auprès du chef du gouvernement, chargée de la Communauté nationale à l’étranger. Députée FLN sur la liste de Karim Younes (président de l’Assemblée), à Alger.

Abdelkader Sallat : ministre délégué auprès du ministre de la Justice, chargé de la réforme pénitentiaire. Bâtonnier de la ville de Sidi Bel Abbès et député FLN de cette ville.

Rachid Benaïssa : ministre délégué auprès du ministre de l’Agriculture et du développement rural, chargé du développement rural. Ancien secrétaire général du ministère de l’Agriculture, il s’est notamment chargé des questions de développement durable.

Leila Hamou Boutlelis: ministre déléguée auprès du ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, chargée de la recherche scientifique. Députée FLN pour l’oranie, cette cardiologue est la fille d’un chef de la révolution algérienne, Hamou Boutelis.

Fatiha Mentouri: ministre déléguée auprès du ministre des Finances, chargée de la réforme financière. Cette économiste, qui a travaillé sur les grands dossiers financiers, a fait sa première apparition publique aux côtés du président Bouteflika en 1999, lors du forum de Crans-Montana, en Suisse. Chargée d’études à la présidence, elle a été nommée en 2001 vice-gouverneur de la Banque d’Algérie et membre du CA du Conseil de la monnaie et du crédit.

LES MINISTRES QUI CHANGENT DE PORTEFEUILLE

Ahmed Ouyahia: ministre d’Etat, représentant personnel du président de la République . Une voie de garage pour l’ancien chef du gouvernement et chef du RND, parti de la coalition qui a soutenu Bouteflika aux élections présidentielles. Son parti s’est effondré lors des élections du 30 mai.

Hamid Temmar: ministre de la Participation et de la promotion de l’investissement. Ce conseiller du président Bouteflika depuis son élection, revient au département des privatisations qu’il a occupé durant 17 mois. Il est surtout connu pour ses activités universitaires, et a travaillé pour les Nations unies, notamment à New York. Il était professeur d’économie à Alger, avant de quitter le pays en 1978 pour la Grande-Bretagne, où il a soutenu un doctorat d’économie à la London School of Economics.

Noureddine Boukrouh: ministre du Commerce. Président et fondateur du Parti du renouveau algérien (PRA). Il s’est surtout signalé, avant d’entrer dans le cabinet Benbitour, par ses écrits et ses pamphlets caustiques dans la presse contre les principaux dignitaires du régime, dont Mohamed Betchine, le tout puissant conseiller de l’ancien président Liamine Zeroual. Il a marqué son ralliement à Bouteflika par une série d’articles élogieux au lendemain de l’élection présidentielle de 1999. Il a dirigé le département de la PME-PMI avant de remplacer, sans grand succès, Hamid Temmar aux privatisations.

Abdelmalek Sellal: ministre des Transports. Membre du RND, l’ancien ministre de l’Intérieur, diplomate de formation quitte le département des travaux publics qu’il laisse à un ministre du parti de Mahfoud Nahnah, le MSP.

Boubekeur Benbouzid: ministre de la Jeunesse et des Sports. Membre du RND dès sa fondation, cet ancien député d’Aïn-Beida (Est algérien) a fait partie de tous les gouvernements depuis 1994 (Sifi, Ouyahia, Hamdani, Benbitour, et Benflis 1). Il a la réputation d’un moderniste sincèrement convaincu de l’urgence d’une réforme du système éducatif algérien.

Amar Ghoul: ministre des Travaux publics. Le technocrate du MSP de Mahfoud Nahnah est président du groupe parlementaire de ce parti islamiste. Il vient du département de la Pêche. Il est ingénieur en génie civil de formation et a fait des recherches dans le domaine nucléaire.

Mohamed Terbeche: ministre des Finances. Il passe du budget aux finances, un département où il a commencé sa carrière en 1969. Il a longtemps été fonctionnaire international (Fida, Banque mondiale, OPEP) et a dirigé, entre 1991 et 1997, deux banques publiques: la BNA et la BEA.

LES MINISRES QUI CONSERVENT LEURS PORTEFEUILLES

Yazid Zerhouni: ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et des collectivités locales. Ce proche de Bouteflika a notamment été ambassadeur à Washington. Mis à la retraite en 1993, il avait été l’adjoint de Lakehal Ayat, le chef de la Sécurité militaire sous Chadli Bendjedid, dont il a partagé la disgrâce après les émeutes d’octobre 1988. Son maintien à l’Intérieur – un poste-clé pour Bouteflika – a été vivement critiqué par la presse, notamment pour son traitement de la crise en Kabylie.

Abdelaziz Belkhadem: ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères. Le conservateur du FLN, originaire de Tiaret, a été président de l’Assemblée nationale. Sa nomination à la tête de la diplomatie algérienne a été mal accueillie par les milieux «modernistes».

Chakib Khelil: ministre de l’Energie et des Mines. Un spécialiste des questions économiques qui fut longtemps expert auprès de diverses institutions internationales, dont la Banque mondiale. Ce proche de Bouteflika va poursuivre ses réformes dans le secteur de l’énergie et s’atteler à faire passer «sa» loi sur les hydrocarbures.

Bouabdellah Ghlamallah: ministre des Affaires religieuses et des wakfs. L’un des dirigeants de l’association des «zaouia» (confréries religieuses) et membre du RND. Instituteur et ancien chef de rubrique du quotidien gouvernemental Echaab.

Mohamed Chérif Abbas: ministre des Moudjahidine.
Membre du RND, il présidait jusqu’à son entrée au cabinet Benbitour, en décembre 1999, aux destinées de la très influente Organisation nationale des moudjahidine (ONM).

Chérif Rahmani: ministre de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement. Diplômé de l’ENA (1ère promotion), cet ancien wali (préfet) d’Alger a été également ministre de l’Équipement. Il rempile après avoir été limogé de son poste de Gouverneur du Grand-Alger par le président Bouteflika en mars 2000.

Saïd Barkat: ministre de l’Agriculture et du Développement Rural . Ce médecin est un membre du cercle présidentiel. Il a été, comme son collègue Ghlamallah (Affaires religieuses) journaliste au quotidien gouvernemental Echaab.

Lakhdar Dorbani: ministre du Tourisme. Cet ancien député, proche de Bouteflika, est fonctionnaire à la présidence de la république depuis 1979. Il est licencié en sciences économiques.

Abdelhamid Aberkane: ministre de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière. Cet Ancien doyen de la faculté de Médecine a également dirigé l’université de Constantine avant de devenir, en 1988, ministre de l’Enseignement.

Abdelkader Messahel: ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé des Affaires maghrébines et africaines. Il a consacré l’essentiel de sa carrière de diplomate au continent africain. Il a notamment été ambassadeur au Burkina Faso avant de rejoindre la mission permanente de l’Algérie auprès des Nations-unies à New York. Il a également été l’envoyé spécial du président Bouteflika pour le processus de paix en république démocratique du Congo et dans la région des Grands Lacs.

Daho Ould Kablia: ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur et des collectivités locales, chargé des collectivités locales. Un proche du président. Wali de carrière (il a été préfet dès 1963), il a été nommé au sein du tiers présidentiel au Sénat en janvier 2001.

Algeria Interface