Verdict pour remplacer le Comité
Verdict pour remplacer le Comité
Lyes Bendaoud, El Watan, 21 Février 2001
Le comité contre la torture et les disparus durant la guerre de Libération nationale devrait bientôt se transformer en association, selon ses responsables.
Réunis à la Cinémathèque dAlger à loccasion dune manifestation publique conférence et exposition , ces derniers ont affirmé leur intention de déposer un dossier dagrément auprès des autorités compétentes à la fin du mois de mars prochain. Le nom choisi pour lassociation est Verdict. Verdict résume tout le combat de ses initiateurs, animés par une farouche volonté de parvenir un jour à faire éclater la vérité sur les cas de tortures et les disparitions durant la guerre de Libération (entre 1954 et 1962). Et aussi, faire «triompher le droit avec la traduction des tortionnaires devant les juridictions nationales et internationales compétentes pour crimes contre lhumanité». Le comité est provisoirement structuré à travers des cellules installées dans seize wilayas. Alors que des témoignages étaient faits par des moudjahidine et des victimes de pratiques tortionnaires, le président du comité, Rebaïne Fewzi, lançait un appel en faveur de la collecte de documents ou de témoignages pouvant attester, en cas de besoin, non pas de lexistence de ces pratiques étant donné que certains des auteurs ont publiquement reconnu et revendiqué leurs actes dans les médias français, parfois en direct sur des plateaux de télévision mais leur degré de sauvagerie et leur ampleur. Rebaïne et les membres du comité se disent sidérés par la «démission totale» de lEtat algérien et le silence du président de la République au moment où les plus hauts responsables de lEtat français tentent d«orienter les débats et les mémoires». Les déclarations de Jacques Chirac, Lionel Jospin et Hubert Védrine à propos de la libre circulation des personnes entre lAlgérie et la France sont perçues comme une volonté sournoise dobtenir le retour des harkis, voire la restitution de leurs biens et propriétés. Ils se disent également outrés par le silence dune «grande partie de la presse nationale» (un directeur de quotidien de la presse privée a même été destinataire dune lettre dans ce sens). Ce nest pas par mégarde que Rebaïne a tenu à remercier, en les citant nommément, deux journaux seulement dexpression française au demeurant. Reste que le comité veut aujourdhui réclamer justice de la plus légale des manières, de la plus régulière des démarches. LEtat français, estime-t-on, doit accomplir des pas supplémentaires à propos de la torture et des disparus durant la guerre de Libération.